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Projet de "sacrifice" d'enfant au Sahara: le maire estime qu'il était "impossible" de suspecter les parents

Le logo de la Guardia Civil espagnole. (Image d'illustration)

Le logo de la Guardia Civil espagnole. (Image d'illustration) - Flickr

Deux parents ont été arrêtés fin décembre en Espagne car ils projetaient de "sacrifier" leur fils de 5 ans dans le Sahara, le croyant "possédé". Le maire, qui connaissait les parents, évoque les "sautes d'humeur" du père.

"Aujourd'hui, nous pensons à ce petit garçon de 5 ans. C'est la peine qui nous étreint". Quelques jours après l'arrestation d'un couple de Français en Espagne alors qu'ils voyageaient vers le Sahara dans le but de "sacrifier" leur fils qu'il croyait "possédé", Patrick Meiffren le maire de la commune de Carcans, où il résidait en Gironde, évoque auprès de Sud Ouest le comportement des deux parents.

Les "sautes d'humeur" du père

Le couple avait créé une école de musique à Carcans en 2014. L'établissement, qui jouissait d'une bonne réputation, avait accueilli jusqu'à 180 élèves sur la commune d'un peu plus de 2.300 habitants. Selon le quotidien régional, la gendarmerie a perquisitionné le domicile du couple.

Le maire, "stupéfait" après avoir appris cette nouvelle, évoque sur BFMTV un couple "investi dans la commune depuis une dizaine d'années". Outre l'école de musique, Patrick Meiffren souligne qu'ils participaient "à plein d'opérations pour animer les fêtes de village", ils "organisaient des concerts" et la mère avait "créé une chorale au sein de l'école de musique".

"Elle était très appréciée par les personnes qui participaient à la chorale", note l'édile.

Ce dernier affirme n'avoir "rien noté de bizarre", à l'exception des "sautes d'humeur soudains et assez importantes avec une allocution assez vive" que pouvait avoir le père.

"Mais il retombait très vite, et revenait sur les propos qu'il avait tenu auparavant en s'excusant", ajoute Patrick Meiffren qui évoque en revanche "une jeune femme très posée, très douce" pour laquelle il n'a jamais pu constater "le moindre écart d'humeur".

"À part ces sautes d’humeur du père de famille, il était impossible d'imaginer que ces deux personnes puissent, un jour, être suspectées de vouloir s'en prendre à leur enfant", déclare Patrick Meiffren à Sud Ouest.

Interné en établissement psychiatrique récemment

Selon Sud Ouest, le père avait annoncé que le couple cesserait son activité à l'école de musique au mois de janvier, sans donner plus d'explications sur ce choix. Quelques semaines plus tôt, il avait disparu avant d'être finalement retrouvé nu et délirant dans un forêt à une vingtaine de kilomètres de son domicile. Il avait ensuite été interné en établissement psychiatrique à Bordeaux pendant deux semaines.

"Je suis stupéfait et dubitatif parce que je me dis que quand on fomente un tel projet, c'est étonnant de s'en ouvrir à des amis de manière délibérée, se questionne le maire de Carcans sur BFMTV. " Cela me fait plus penser à un appel à l'aide qu'à un dessein réel". C'est en effet une amie du couple qui a alerté les autorités.

La Guardia Civil qui a procédé à l'interpellation du couple en Espagne a évoqué deux parents qui avaient des "problèmes psychiatriques" et faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt européen pour "enlèvement de mineur". Les deux parents ont été placé en détention provisoire.

L'enfant de cinq ans est quant à lui en en bonne santé et a été envoyé dans un centre d'accueil pour mineurs en Espagne avant son retour en France.

Glenn Gillet