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Procès

Match France-Maroc: l'ex-leader du groupe d'ultradroite "Zouaves Paris" jugé avec 6 autres personnes

Des policiers sur les Champs-Élysées à l'issue du match France-Maroc, le 14 décembre 2022 à Paris.

Des policiers sur les Champs-Élysées à l'issue du match France-Maroc, le 14 décembre 2022 à Paris. - BFMTV

Sept personnes, dont Marc de Cacqueray-Valmenier, l'ex-leader du groupe d'ultradroite "les Zouaves Paris", sont jugées ce vendredi. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu commettre des violences dans la capitale le soir du match France-Maroc pendant la coupe du monde football en décembre 2022.

Marc de Cacqueray-Valmenier, considéré comme l'ex-leader du groupuscule d'ultradroite les "Zouaves Paris", et six autres personnes s'étaient-ils donné rendez-vous dans les rues de la capitale le 14 décembre 2022 pour commettre des violences? Avaient-ils pour projet de troubler les célébrations qui ont suivi la victoire des Bleus lors de leur demi-finale face au Maroc lors de la dernière Coupe du monde de football qui s'est tenue l'hiver dernier?

C'est à ces questions que la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris va devoir répondre ce vendredi alors que sept personnes comparaissent à partir de 13h30 pour, notamment, "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens".

40 personnes interpellées à Paris

Au mois de décembre dernier, les services de police sont en alerte. Le Mondial de football se joue certes à plus de 6.000 kilomètres de la France mais les autorités françaises surveillent d'éventuels débordements alors que l'équipe tricolore s'est qualifiée pour la demi-finale. Son adversaire sera le Maroc. Le ministère de l'Intérieur mobilise alors 10.000 policiers et gendarmes sur le territoire pour sécuriser l'après-match, 2.200 sur les Champs-Elysées.

Malgré ce dispositif, des incidents éclatent. À Nice, plusieurs dizaines de personnes sont interpellées alors que des hommes encagoulés ont crié "Dehors les Arabes" et "On est chez nous" en poursuivant des supporters marocains. À Lyon, ce sont une trentaine d'individus, affiliés à l'ultradroite, qui sont identifiées. À Paris, ce sont 40 personnes qui sont interpellées dans le XVIIe arrondissement, alors qu'elles se dirigeaient en direction des Champs-Élysées.

Ce soir-là, plusieurs sources concordantes évoquent les velléités des interpellés d'en découdre avec les supporters marocains. Certains étant d'ailleurs munis d'armes blanches. Sur les 40, 26 avaient été placés en garde à vue. 12 de ces personnes ont bénéficié d'un classement sans suite, faute d'infraction suffisamment caractérisée. 6 d'un rappel à la loi avec interdiction de paraître à Paris ou obligation d'effectuer un stage de citoyenneté.

Un procès plusieurs fois renvoyés

Sept autres personnes, dont Marc de Cacqueray-Valmenier, figure de l'ultradroite et considéré comme le leader du groupuscule "Zouaves Paris", dissout depuis 2022, ont été présentées dans la foulée devant le tribunal correctionnel pour être jugées en comparution immédiate. Le dossier a été renvoyé d'office par le tribunal. Des réquisitions de placement en détention provisoire avaient été prises à l'encontre, notamment de Marc de Cacqueray. L'homme est déjà mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour des violences sur des militants antiracistes lors d'un meeting d'Éric Zemmour en décembre 2021.

La chambre des comparutions immédiates, après avoir acté le renvoi de l'audience au 13 janvier 2023, avait placé Marc de Cacqueray sous un nouveau contrôle judiciaire avec interdiction de paraître à Paris ou d'entrer en contact avec les six autres hommes mis en cause dans cette affaire. Aux premiers jours de l'année, les sept prévenus voyaient leur sort judiciaire à nouveau repoussé. La présidente de la chambre estimant que l'audience était déjà trop chargée et que le dossier nécessitait du temps pour les débats.

Ce vendredi 8 septembre, Marc de Cacqueray, condamné depuis définitivement pour des violences sur un jeune homme appartenant à la mouvance antifasciste en mars 2017, sera présent devant le tribunal. Il conteste les faits, et notamment l'appartenance d'un sac contenant des cagoules et des matraques qui lui a été attribuée. Les sept hommes sont également poursuivis pour "détention en réunion d’arme", "port d'arme" et "refus de donner son code de téléphone". Ils encourent au maximum 10 ans de prison.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV