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Procès

Interrogé sur le meurtre de Maëlys, Nordahl Lelandais va-t-il livrer ses derniers secrets?

Croquis d'audience du 7 février 2022 de Nordahl Lelandais pendant son procès pour le meurtre de Maëlys de Araujo à la cour d'assises de Grenoble

Croquis d'audience du 7 février 2022 de Nordahl Lelandais pendant son procès pour le meurtre de Maëlys de Araujo à la cour d'assises de Grenoble - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP

Nordahl Lelandais est interrogé ce vendredi après-midi par la cour d'assises de l'Isère sur cette nuit du 27 août 2017 au cours de laquelle il a tué Maëlys de Araujo. La famille de la victime ne croit pas en sa version jusqu'alors exposée.

Nordahl Lelandais va-t-il craquer? Va-t-il livrer ses derniers secrets sur cette nuit tragique du 26 au 27 août 2017 à Pont-de-Beauvoisin (Isère) alors qu'il va être interrogé en détail sur les faits ce vendredi? Cette vérité qu'attend la famille de Maëlys de Araujo sur le meurtre de la petite fille depuis le début de l'instruction mais surtout depuis le début de ce procès devant la cour d'assises de l'Isère le 31 janvier dernier. Une famille persuadée que l'enfant a subi des sévices sexuels avant d'être tuée.

"Pourquoi continue-t-il à mentir alors qu’il a commis le pire? Je ne sais toujours pas comment elle est morte, ce qu’il s’est passé pendant la nuit", déplorait Joachim de Araujo, le père de Maëlys, entendu lundi par la cour d'assises.

Lelandais maintient sa version

Depuis le début du procès, Nordahl Lelandais a maintenu sa version, la dernière donnée à la juge d'instruction, celle au cours de laquelle il affirme avoir tué de manière involontaire Maëlys qui était montée dans sa voiture pour "aller voir ses chiens".

"J’ai plus exactement le souvenir de ce qu’on s’est dit. On n’a pas beaucoup discuté. On a parlé des chiens, elle disait qu’elle aimait bien la voiture, qu’elle aimait bien les chiens", expliquait-il jeudi dernier assurant que l'enfant était montée de son propre gré dans le véhicule.

"Petite fille craintive avec les inconnus", selon cette amie d'enfance de la mère de Maëlys, une enfant "souvent solitaire" et "prudente" face aux adultes pour une autre connaissance: pour ceux qui connaissaient la petite fille, cette explication est impensable.

"Ma fille était quelqu'un de réservé, qui n'allait pas vers les autres, se souvient Jennifer Cleyet-Marrel. Elle ne serait jamais montée dans la voiture d'un inconnu alors que je l'avais réprimandée peu de temps avant."

La présence des experts jeudi devant la cour d'assises de l'Isère n'a pas permis d'en savoir plus sur la mort de la petite Maëlys. Il a été établi que les mèches de cheveux de l'enfant retrouvés à côté de son corps ont été coupées avec un objet tranchant. Les vêtements de la fillette présentaient également des traces de lacération. A chaque fois, Nordahl Lelandais a nié être à l'origine de ses constatations.

"Quoi que je dise..."

La science, et l'analyse des vêtements, notamment la culotte de l'enfant, n'a pas pu non plus en dire plus sur d'éventuels abus sexuels que Maëlys aurait pu subir.

"Compte tenu de l’état du vêtement il est impossible de découvrir quelque chose, dit l'expert. (...) Y avait-il présence de spermatozoïdes ou non, je ne peux pas le dire. Il aurait fallu que les vêtements soient conservés dans un très bon état."

Une "impasse", conclut la présidente de la cour d'assises, sur cette question. On aurait pu attendre un sursaut de vérité de la part de Nordahl Lelandais face à ses amis puis face la famille de Maëlys. "Ayez ce courage et cette dignité comme j'ai moi de vous parler", lui a lancé Colleen, la grande soeur de Maëlys, en le fusillant du regard, réclamant avec insistance qu'il réponde à deux questions en particulier: "Avez-vous violé ma soeur?" et "qu'est-ce qui vous empêchait de dire où était ma soeur pendant des mois?" alors que le corps n'avait pas encore été retrouvé.

Là encore l'accusé n'a pas craqué. "Non", il assure ne pas avoir violé Maëlys. "Ça me faisait mal de dire que je l'ai tuée', répond-il à la seconde question. "Quoi que je dise, je ne serai pas cru, donc c'est très, très difficile", conclut-il.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV