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Procès de l'attentat de Nice: "Nous redoutions des actes de personnes isolées", rappelle François Hollande

François Hollande devant la Cour lors du procès des attentats du 13-Novembre

François Hollande devant la Cour lors du procès des attentats du 13-Novembre - Benoit PEYRUCQ / AFP

François Hollande, Bernad Cazeneuve et François Molins ont été entendus ce lundi par la cour d'assises spéciale qui juge l'attentat du 14-Juillet à Nice.

Ce live est maintenant terminé

Ce live est maintenant terminé. Voici ce qu'il faut retenir des auditions de François Hollande, Bernard Cazeneuve et François Molins:

- L'ancien président de la République a reconnu un "échec" mais assure que l'Etat avait tout fait pour prévenir le risque d'attentat. "Tous les effectifs disponibles étaient là comme dans toutes les grandes villes de France où il y avait des feux d’artifice", a-t-il expliqué estimant que le gouvernement a fait le choix de maintenir les événements malgré la menace pour ne pas céder au "chantage" des terroristes.

- Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur à l'époque assure qu'il n'y a pas eu de "relâchement" quant à la vigilance des forces de sécurité concernant la sécurisation des événements.

- François Molins, alors procureur de la République de Paris a fait un mea culpa concernant le prélèvement d'organes lors des 14 autopsies des victimes. "Si c'était à refaire, il n'y en aurait pas eu", assure-t-il.

Bernard Cazeneuve assure qu'il n'y a eu aucun "relâchement"

Bernard Cazeneuve a été interrogé sur les conditions de sécurisation du 14-Juillet à Nice. Selon l'e ministre de l'Intérieur de l'époque, il y avait "64 effectifs de la police nationale" mobilisés ce soir-là sur le périmètre de l'événement.

L'ancien ministre assure que ce chiffre était en hausse de 20% par rapport à celui de l'année précédente. A ces chiffres, il faut ajouter les effectifs de la police municipale.

Pour autant, la cour s'interroge. Après l'organisation de l'Euro 2016, notamment à Nice, le dispositif de sécurité n'était-il pas trop léger.

"Il n'y a pas eu de relâchement, il n'y a jamais eu de relâchement, martèle Bernard Cazeneuve. "On ne leur avait pas permis de pause", assure-t-il évoquant les policiers.

Concernant la polémique autour de l'absence de bloc de bétons à l'entrée de la promenade des Anglais, l'ancien ministre de l'Intérieur juge, selon les rapports qu'on lui a fournis, ça n'aurait "pas fonctionné car le camion est intervenu en amont de là où se déroulait la Prom party".

"Il aurait fallu un dispositif beaucoup plus robuste que des blocs de béton pour empêcher cette intrusion", tranche-t-il.

"Chaque fois qu'il y a un attentat, il y a un échec", reconnaît François Hollande

Me Mouhou, avocat de parties civiles, presse François Hollande pour savoir si, selon lui, l'attetat de Nice est "un échec" et s'il y a eu des "défaillances".

"Chaque fois qu’il y a un attentat, c’est un échec, reconnaît François Hollande. C'est un échec collectif mais la question est 'est-ce que tout avait été fait pour empêcher ce qu’il s’est produit'."

L'ex-chef de l'Etat estime que "tous les effectifs disponibles étaient là comme dans toutes les grandes villes de France où il y avait des feux d’artifice". "Tout avait été mis en place, comme partout", insiste-t-il.

"Le préfet a mis le paquet, martèle-t-il. Il a mis tout ce qu’il avait comme forces disponibles. La seule question que vous pouvez vous poser, c'est 'est-ce qu’il fallait organiser un 14-Juillet à Nice? Est-ce qu’on avait les moyens d’assurer la sécurité à Nice? La réponse a été oui, ensemble."

L'ex-président de la République a également rappelé qu'une information judiciaire était en cours sur les conditions de sécurisation de ce 14-Juillet à Nice. "L’Etat fait son devoir, je pense que ce sera démontré par l’information judiciaire", conclut-il.

Pourquoi avoir maintenu les événements publics avec une menace terroriste élevée?

Me Fabien Rajon, qui a cité François Hollande comme témoin, l'interroge sur le maintien des événements publics, comme la COp 21, l'Euro 2016 ou les feux d'artificies malgré une menace terroriste élevée.

"Après les attentats du 13-Novembre, il avait été convenu de continuer à vivre, s'eut été de céder à la menace terroriste de ne plus sortir dans les bars ou les salles de concert, estime François Hollande. Nous aurions pu supprimer toutes les fêtes locales, personnes ne l’a demandé."

L'ancien président de la République assure qu'il n'y pas eu "de signes de relâchement" dans la sécurisation des événements. "Toutes les forces sur terrain ont été maintenues, tous les plans mis en place ont été renforcés, j’ai veillé à ce qu’il y ait de plus en plus d’effectifs sur le terrain", insiste-t-il.

Franois Hollande balayant également le fait que des effectifs supplémentaires de la zone sud avaient été affectés à sa sécurité alors qu'il était le soir de 'lattentat à Avignon. "J’avais mon propre service de protection, aucun élément n'a été appelé pour venir ce soir là à Avignon", tranche l'ex-chef de l'Etat.

François Hollande interrogé sur la levée de l'état d'urgence

L'état d'urgence décrété juste après les attentats du 13 novembre 2015 avait été prolongé au lendemain de l'attentat de Nice. Quelques heures avant pourtant, le président avait envisagé qu'il soit levé.

"Lorsque j’ai pris la décision le soir du 13 novembre 2015 de recourir à l’état d’urgence, c’est parce que nous faisons face à groupe jihadiste, terroriste, islamiste et nous avons besoin de mesures exceptionnelles, des perquisitions chez des personnes supposées avoir de sliens avec telle ou telle organisation et les assignations à résidence."

François Hollande convient que l'état d'urgence n'a pas permis d'empêcher cet attentat à Nice, "c'est dommage qu’il n’y a pas eu davantage de signalements".

"Bien sûr que le soir du 14 nous sommes encore dans l’état d’urgence mais ce n’est pas une perquisition qui va nous empêcher d’arrêter cet acte odieux. Dans le cadre de l’émotion, il était clair que nous devions le prolonger."

François Hollande assure que "la vigilance était partout"

Le président de la cour d'assises n'a qu'une seule question à l'attention de François Hollande. Aurions-nous pu éviter cet attentat sur la promenade des Anglais?

"Pouvait-on l’éviter? Cette question était dans tous les esprits, elle l'était dans le mien, le soir où l’attentat a été commis", assume l'ancien président de la République.

François Hollande rappelle que "la menace avait changé de mode d’emploi". "L'Etat islamique avait subi des pertes élevées en 2016, et ses moyens d’action étaient en partie entravés. Nous redoutions des actes de personnes isolées pas forcément appuyées par une organisation."

"Il n'y avait pas plus de vigilance à Nice qu'ailleurs, la vigilance était partout, assure l'ex-président. Les consignes avaient été données pour que tous les services puissent être prêts à éviter les drames de cette nature, celui-là n’a pas été évité."

"Nous n'en avions pas fini" avec le terrorisme, rappelle François Hollande

François Hollande a pris brièvement la parole en préambule de son audition.

"J’ai accepté de venir témoigner à ce procès, j’estime en effet que les victimes ont, face à un attentat de cette ampleur, le droit de tout savoir sur le parcours de l'auteur, sur l’implication de complices, mais aussi le droit de tout connaître sur les circonstances géopolitiques qui ont entouré le drame et le rôle des pouvoirs publics le soir de cette nuit atroce", estime l'ancien président de la République.

Pour l'ancien chef de l'Etat, ce procès "oblige à revenir sur les événements qui ont ensanglanté notre pays".

"Si des batailles majeures avaient été gagnées face à ce fleau, nous n'en avions pas fini", rappelle-t-il.

François Molins s'explique sur les autopsies et prélèvements d'organe

François Molins s'explique sur la réalisation d'autopsies et de prélèvement d'organes sur certaines victimes de l'attentat de Nice.

L'ancien procureur de la République de Paris rappelle que 14 autopsies ont été réalisées à la demande de son parquet. "On fait toujours l’autopsie malgré l’opposition des familles, on ordonne une autopsie parce qu’on en a besoin pour établir objectivement et scientifiquement les causes du décès, pas pour faire de la peine", rappelle le magistrat.

De nombreuses interrogations des familles ont émergé après avoir appris que certains organes avaient été prélevés lors des autopsies. "Le recueil des viscères a été réalisé de manière systématique", reprend François Molins qui comprend "l'émoi" des familles.

"Je ne veux pas accuser l’Institut médico-légal de Nice, j'estime qu'il y a eu une excès de zèle en toute bonne foi, les légiste niçois ont voulu bien faire", poursuit-il, jugeant que "à son sens", "cela ne se justifiait pas".

"Un pas de plus dans la tuerie de masse", estime François Molins

François Molins estime que l'attentat de Nice a été "un pas de plus dans la tuerie de masse".

"Il y avait des familles, des parents, des grands parents, des enfants, des gens de toutes communautés, des étrangers...", relève l'ancien procureur de la République de Paris.

Il note que pour l'organisation de son parquet, il s'agissait de la "pire configuration possible" avec des faits qui se produisent au "coin le plus éloigné de Paris". "L'urgence visait à organiser le transport des magistrats dans les meilleurs délais", poursuit-il pour expliquer le travail de son parquet le soir de l'attentat.

Dès le jeudi soir, il y a eu "un départ de quatre magistrats", dont "deux magistrats référents victime". "Ils devaient se consacrer entièrement à la coordination de la prise en charge des victimes", expliquer François Molins, évoquant l'un des points qui avaient suscité de nombreuses critiques lors des attentats du 13-Novembre.

Nice, "une attaque inspirée par des individus subjugués par la propagande de Daesh

François Molins revient sur la nouvelle vague de terrorisme qui frappe la France puis l'Europe depuis 2012. "La menace va aller en s’aggravant dans l’année 2015", note le magistrat.

"Les attentats visent encore des cibles déterminées, explique François Molins. A côté de ces attaques véritablement organisanisées et projetées depuis la Syrie, on va assister à des attaques non pas projetées mais inspirées par des gens subjugués par la propagande mortifère de Daech."

2.000 Français concernés par la vague de départs vers la zone irako-syrienne

"Nous avons assisté depuis 2012 à une augmentation de la menace et massification du contentieux", note François Molins en préambule.

L'ancien procureur de la République de Paris note que "10 dossiers" d'association de malfaiteurs terroriste étaient ouverts en 2012, "239 en 2016"

"Deux pays sont les plus infectés, la France et la Belgique", poursuit le magistrat

Au total, "2.000 Français concernés soit par un départ vers la zone, soit par des velléités de départ", détaille François Molins.

Les conditions de sécurisation de la Promenade des Anglais le soir de l'attentat en question

L'ancien président de la République et son ministre de l'Intérieur vont certainement être entendus sur les conditions de sécurisation de la Promenade des Anglais, le soir de l'attentat le 14 juillet 2016.

Sur cette question, une autre procédure judiciaire est en cours parallèlement à ce procès. Une information judiciaire est ouverte pour "homicide et blessure involontaire".

Le maire de Nice Christian Estrosi sera entendu également comme témoin le 20 octobre prochain.

Ne "pas faire le procès de l'Etat", prévient François Hollande

François Hollande était présent ce week-end à Nice, pour le festival du Livre de Mouans-Sartoux. "Il y a une raison beaucoup plus forte et beaucoup plus profonde de ma venue ici", a précisé à BFM Côte d'Azur l'ancien chef d'Etat:

"Demain, je vais témoigner pour le procès de l’attentat du 14-Juillet. Je tenais être la veille à Nice même, pour bien mesurer ce que cette ville a pu souffrir et combien ses victimes ont laissé des traces dans nos cœurs", explique François Hollande.

Pour autant, l'ancien président prévient: "Il ne s’agit pas de faire le procès de l’Etat parce qu’en l’occurrence, il n’est pas en cause mais de répondre à toutes les questions", assure l'ancien président. Ce dernier souhaite "donner son témoignage sur l'évènement" et "le drame" auquel il a été associé en tant que président de la République à ce moment-là.

L'ancien président de la République entendu par la cour

Comme lors du procès des attentats du 13-Novembre, François Hollande va être entendu par la cour d'assises spéciale qui juge l'attentat de Nice. L'ancien président de la République a été cité comme témoin par des avocats des parties civiles.

Son ministre de l'Intérieur de l'époque Bernard Cazeneuve va également être entendu.

Le premier à se présenter devant la cour va être François Molins, le procureur de la République de Paris qui était en place lors des faits terroristes.

Les parties civiles souhaitent entendre François Hollande et Bernard Cazeneuve notamment sur les conditions de sécurisation de la Promenade des Anglais le soir de l'attentat.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV