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Police-Justice

Procès Typhaine : "Je voulais lui faire du mal", avoue sa mère

Anne-Sophie Faucheur, mardi 22 janvier, dans le box des accusés

Anne-Sophie Faucheur, mardi 22 janvier, dans le box des accusés - -

Accusée d'avoir infligé des sévices et tué sa fille de 5 ans, une mère de 26 ans a tenté d'expliquer son geste, mardi, devant les assises du Nord.

C'était le récit que tous, dans le prétoire des assises du Nord, attendaient. Celui d'une mère infanticide. Afin de comprendre comment une jeune femme de 26 ans, d'apparence ordinaire, a pu commettre l'impensable.

Mardi, au second jour de son procès, Anne-Sophie Faucheur, la mère de la petite Typhaine, a commencé à relater les sévices qu'elle a infligés à sa fille de 5 ans jusqu'à sa mort, en juin 2009.

"Je pensais que c'était elle qui me provoquait, je voulais lui faire du mal", a-t-elle avoué, les deux mains sur la barre, dans un silence de plomb.

"Je n'avais pas l'impression d'être sa mère"

La jeune femme a raconté les punitions et les privations de repas après l'école, puis les coups, de plus en plus fréquents et violents : "Des fessées, des gifles, des coups de ceinture sur les fesses." Un mois avant sa mort, Typhaine était frappée "quasiment chaque jour".

"Ca a commencé pour rien, je ne sais plus pourquoi. Parfois, elle avait le regard dur, j'étais persuadée qu'elle me regardait méchamment. Je n'avais pas l'impression d'être sa mère, il n'y avait pas le lien", a-t-elle tenté de se justifier.

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"J'ai mis des baskets et je l'ai frappée"

Le soir des faits, dont Anne-Sophie Faucheur ne se rappelle pas la date exacte (il s'agirait du 10 ou du 11 juin 2009), Typhaine "n'arrivait pas à dormir et marchait dans sa chambre". Un bruit qui l'a "exaspérée". S'en est suivie une "série de coups", "très forts".

"Puis j'ai été mettre une paire de baskets et je l'ai frappée au niveau du ventre. Elle était au sol, elle avait du mal à marcher. Je ne me souviens plus mais elle devait pleurer." A ce moment-là du récit, incapables d'en entendre davantage, plusieurs membres de la famille paternelle de Typhaine ont quitté la salle d'audience.

Aux coups ont succédé une "longue douche froide" pour "calmer" la fillette. Puis la mère est retournée "dans le salon, sur le canapé", au côté de son compagnon. Ils ont alors entendu "un sifflement, une mauvaise respiration", et sont retournés auprès de Typhaine, qu'ils ont trouvée inanimée. Son concubin, pompier volontaire, n'est pas arrivé à la ranimer.

"Peur de perdre les autres enfants"

Si le couple a ensuite dissimulé son corps dans un sac plastique, c'est par "peur de la prison" et de "perdre leurs autres enfants", deux filles. Pendant près de six mois, ils dissimuleront ce décès derrière un enlèvement fictif en donnant l'image de parents éplorés.

Cet engrenage de violence est d'autant plus incompréhensible qu'Anne-Sophie Faucheur avait enlevé Typhaine à son père, qui en avait la garde, une soir de janvier 2009 à la sortie de l'école.