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Police-Justice

Procès sous tension pour cinq suspects des émeutes de Villiers

Le procès de cinq suspects de tirs contre des policiers lors de deux nuits de violences en novembre 2007 à Villiers-le-Bel s'est ouvert sous tension lundi à la cour d'assises de Pontoise. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

Le procès de cinq suspects de tirs contre des policiers lors de deux nuits de violences en novembre 2007 à Villiers-le-Bel s'est ouvert sous tension lundi à la cour d'assises de Pontoise. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

Le procès de cinq suspects de tirs contre des policiers lors de deux nuits de violences en novembre 2007 à...

PONTOISE, Val-d'Oise (Reuters) - Le procès de cinq suspects de tirs contre des policiers lors de deux nuits de violences en novembre 2007 à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) s'est ouvert sous tension lundi à la cour d'assises de Pontoise.

Les policiers, qui sont parties civiles au procès, ont occupé les bancs de la cour d'assises, tandis que les familles des accusés se massaient dans le hall.

Un important service d'ordre a été déployé pour cette audience prévue pour durer deux semaines.

Quatre des accusés, Adama Kamara, son demi-frère Abderhamane, Ibrahima Sow et Maka Kante, sont jugés pour "tentative d'homicides volontaires sur agents de la force publique", un crime passible de la prison à perpétuité.

Un cinquième accusé, Samuel Lambalamba, soupçonné de leur avoir fourni une arme, est jugé libre pour "complicité" de ce crime par "fourniture de moyen".

Deux nuits de violences, les 25 et 26 novembre 2007, avaient suivi la mort de deux jeunes gens percutés par une voiture de police dans une cité, alors qu'ils circulaient en mini-moto.

Des tirs par armes et des jets de projectiles avaient fait plusieurs dizaines de blessés parmi les forces de l'ordre.

Une gigantesque opération de police avait été lancée au lendemain des faits, sans résultats concluants. Un appel à témoins promettant des récompenses financières avait ensuite été lancé.

TÉMOIGNAGES ANONYMES

L'accusation est notamment fondée sur des témoignages consignés en procédure de manière anonyme, une méthode permise par les lois Perben depuis le début des années 2000 et censée protéger les témoins. Elle est critiquée par les avocats, qui y voient un risque d'abus et de manipulation.

Le 17 juillet 2009, le tribunal correctionnel de Pontoise a prononcé des peines de prison ferme contre dix auteurs de jets de projectiles en direction des policiers lors de ces mêmes violences, envoyant directement en détention sept d'entre eux.

Dans l'enquête distincte sur la mort des deux jeunes gens qui ont trouvé la mort lors de l'accident, un non-lieu a d'abord été rendu en octobre 2009 par un juge d'instruction mais la cour d'appel de Versailles a infirmé le 7 avril dernier cette décision et ordonné la mise en examen d'un policier.

La chambre de l'instruction a confié à son président un complément d'information.

Ce scénario d'un incident mortel avec la police suivi de violences urbaines s'est répété plusieurs fois depuis 2005 et l'embrasement des banlieues françaises.

La mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois avait été suivie par des violences dans tout le pays, du 27 octobre au 17 novembre. Quelque 300 bâtiments et 10.000 véhicules avaient été incendiés, 130 policiers et émeutiers blessés.

L'instruction sur la mort des deux jeunes de Clichy est toujours en cours.

Nicolas Bertin avec Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse