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Police-Justice

Procès Meilhon: la soeur de Laetitia trop choquée pour témoigner

L'entrée de la salle d'audience où se tient le procès Tony Meilhon, vendredi dernier à Nantes.

L'entrée de la salle d'audience où se tient le procès Tony Meilhon, vendredi dernier à Nantes. - -

Au procès du meurtrier présumé de Laetitia Perrais, la cour d'assises devait entendre jeudi le témoignage de la sœur de la victime, Jessica. Mais la jeune femme, ébranlée par l'attitude de l'accusé Tony Meilhon, n'a pas pu se présenter à la barre.

Elle a fait le déplacement. Mais au moment de s'avancer à la barre, elle n'a pas pu affronter le meurtrier présumé de sa soeur. La jumelle de Laetitia Perrais, Jessica, est restée assise sur le banc des parties civiles, trop "choquée", selon les mots de son avocate, pour témoigner devant les assises de Nantes où Tony Meilhon répond depuis le 22 mai du meurtre et du démembrement de Laetitia en janvier 2011.

Selon Me Cécile de Oliveira, l'avocate de la jeune femme, "Jessica est dans une situation psychologique extrêmement difficile qui ne lui permet pas de s'exprimer devant la Cour d'assises". C'est son éducatrice qui a relaté pour elle, à la barre, son quotidien depuis deux ans.

En cause, l'attitude de Tony Meilhon lundi, au moment où il avait été invité à relater les faits. "Le détachement et la délectation avec laquelle il a eu à raconter les moments les plus horribles de cette histoire ont placé Jessica en état de choc", a précisé l'avocate. Ce jour-là, mains dans les poches, il avait relaté les faits sur un ton glaçant de détachement.

Mais il n'y a pas que Tony Meilhon que Jessica Perrais a dû affronter cette journée. Le malaise a été perceptible dans le prétoire quand Gilles Patron, le père de l'ex-famille d'accueil des soeurs Perrais, s'est avancé pour sa déposition. L'homme doit en effet comparaître devant la même cour d'assises en janvier 2014 pour des viols, notamment sur Jessica.

"J'ai fait l'irréparable"

Sourcils froncés pendant toute la durée des dépositions, Tony Meilhon a pour sa part fait profil bas jeudi. L'accusé qui s'était révélé détaché, voire provocateur, et dont les psychiatres ont dépeint la personnalité "psychopathique", a même surpris en rendant hommage à Laetitia, qu'il connaissait avant le meurtre.

"Je suis tout à fait d'accord avec eux (ses proches), Laetitia était une fille superbe, pleine de vie, franche, sincère, pas méchante du tout, réservée, avec en elle une certaine souffrance pour des choses et d'autres. J'ai fait l'irréparable", a-t-il admis.

Puis il s'est aussitôt renfermé dès que le président de la cour et Me Cécile de Oliveira lui ont demandé s'il voulait revenir sur sa version des faits, un homicide involontaire qu'il aurait maquillé en meurtre.

"Elle est morte, enterrée. Lui, il sortira un jour"

Pas de quoi non plus émouvoir Franck Perrais, le père de la victime, qui exprimait son émotion après sa déposition: "Elle est morte, enterrée. Lui, il ira en prison, et il sortira un jour. Et ça je ne peux pas l'accepter."


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M. T.