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Police-Justice

Procès du "groupe de Tarnac": le tribunal se rendra sur les lieux du sabotage

Julien Coupat au tribunal.

Julien Coupat au tribunal. - ALAIN JOCARD / AFP

Le tribunal se rendra à Dhuisy, en Seine-et-Marne, où des caténaires de lignes SNCF avaient été sabotés il y a dix ans. C'est ce qui a été annoncé ce mardi, lors du premier jour du procès de huit militants du "groupe de Tarnac", accusés d'avoir été à l'origine de ces dégradations.

Mis en cause il y a dix ans pour terrorisme, ils sont jugés seulement pour dégradation de ligne SNCF: au premier jour du procès des huit militants du "groupe de Tarnac", le tribunal a décidé de se rendre bientôt sur les lieux du sabotage. La défense, qui dénonce une instrumentalisation politique et les méthodes des services antiterroristes dans cette affaire retentissante, réclamait ce déplacement à Dhuisy, en Seine-et-Marne, une mesure exceptionnelle. Objectif: vérifier les éléments d'un procès verbal de police, que la défense considère comme un faux alors qu'il constitue une pièce centrale de l'accusation.

Le procès-verbal policier en question

Aujourd'hui, l'accusation repose pour l'essentiel sur le procès verbal de surveillance policière du couple Coupat-Lévy la nuit du sabotage à Dhuisy. La défense conteste la véracité du document qui serait, selon elle, truffé d'erreurs sur les horaires, les distances et sur la présence même de certains policiers sur place. "Vous ne pourrez vous forger une conviction qu'en vous rendant sur les lieux. Confronter les écrits des policiers à la réalité, c'est constater qu'ils ont menti", a plaidé maître Jérémie Assous, avocat de Julien Coupat, l'un des prévenus. Mais le procureur, Olivier Christen, s'est dit convaincu que ce déplacement "permettra de voir que les constatations effectuées par les policiers sont réelles".

Parmi les prévenus figurent Julien Coupat, 43 ans, présenté comme le théoricien du groupe, son ex-compagne Yildune Lévy, 34 ans, Elsa Hauck, 33 ans, et Bertrand Deveaud, 31 ans. Poursuivis pour "association de malfaiteurs", ils encourent cinq ans de prison.

Coupat lève les yeux au ciel

A l'ouverture du procès, la présidente Corinne Goetzmann a appelé à la barre les huit prévenus pour détailler les charges retenues à leur encontre. Julien Coupat, petites lunettes rondes, tempes grisonnantes, vêtu d'un jean et d'un pull bleus, a écouté la magistrate sourire aux lèvres, levant ostensiblement les yeux au ciel.

La justice reproche aux principaux prévenus d'avoir, sur la base d'une idéologie développée dans un livre qui leur est attribué (L'insurrection qui vient, signé du "Comité invisible"), participé au sabotage d'une ligne SNCF à Dhuisy et organisé des actions violentes contre des intérêts de l'État, notamment le 3 novembre 2008 lors d'une manifestation à Vichy, dans le centre. 

R.V. avec AFP