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Police-Justice

Procès du génocide au Rwanda: perpétuité requise contre Simbikangwa

Un dessin fait le 4 février 2014 montre Pascal Simbikangwa, premier Rwandais jugé en France en lien avec le génocide.

Un dessin fait le 4 février 2014 montre Pascal Simbikangwa, premier Rwandais jugé en France en lien avec le génocide. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

L'accusation a requis la perpétuité mercredi contre Pascal Simbikangwa, premier Rwandais jugé en France en lien avec le génocide, vingt ans après le drame.

Près de 20 ans après le génocide au Rwanda, la France, souvent accusée d'avoir soutenu le régime génocidaire, juge un ancien officier rwandais pour son rôle dans ce drame. L'accusation a requis la perpétuité mercredi contre Pascal Simbikangwa, premier Rwandais jugé en France.

Pascal Simbikangwa, 53 ans, paraplégique, est jugé pour complicité de génocide et de crimes contre l'humanité, accusé d'avoir incité, organisé et aidé, notamment en organisant des barrages et en armant les miliciens qui les tenaient, les massacres qui firent quelque 800.000 morts en 100 jours, entre avril et juillet 1994.

L'avocat général Bruno Sturlese a demandé au jury de déclarer le capitaine Simbikangwa, qui nie les faits, coupable de "génocide" et non pour la seule complicité pour laquelle il était renvoyé devant la cour.

Un "homme capable du pire"

Au cours de son long réquisitoire, l'avocat général a fustigé un "épurateur d'avant l'heure" à "l'engagement radical, extrémiste", un "homme capable du pire" servant dans "la police politique, un service tout puissant qui fiche, qui rafle, qui torture", doublé d'un propagandiste de la frange dure du régime hutu faisant monter la haine anti-Tutsi avant même le génocide.

Il avait aussi rappelé la dimension "historique à plus d'un titre de ce procès", le premier pour génocide en France et le premier lié au drame rwandais, dont le verdict tombera à quelques semaines des commémorations des 20 ans du génocide, alors même que Kigali a souvent reproché à la France d'avoir soutenu le régime génocidaire hutu et protégé ses responsables.

Les avocats de la défense plaideront jeudi et le verdict est attendu vendredi, après les dernières déclarations de l'accusé.

L. B. avec AFP