BFMTV
Police-Justice

Procès des kits de campagne du FN: 500.000 euros d'amende requis contre le parti

Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen et patron de l'agence de communication Riwal, au 16e congrès du FN à Lille, le 11 mars 2018

Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen et patron de l'agence de communication Riwal, au 16e congrès du FN à Lille, le 11 mars 2018 - YANN CASTANIER / HANS LUCAS

Deux ans de prison ferme ont été requis contre Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen. Le FN est poursuivi pour "complicité d'escroqueries et de tentatives d'escroqueries" et "recel d'abus de biens sociaux".

Ce mercredi soir, le parquet a requis 500.000 euros d'amende contre le Front national (ex-RN) dans le cadre de son procès pour "complicité d'escroqueries et de tentatives d'escroqueries" et "recel d'abus de biens sociaux", en cours depuis le 6 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris.

Contre Frédéric Chatillon, le ministère public a requis la peine la plus lourde: quatre ans de prison, dont deux avec sursis, 200.000 euros d'amende et une interdiction de gestion définitive pour le patron de la société de communication Riwal, autour duquel "tout le système tient".

Wallerand de Saint Just et Jean-François Jalkh sur le banc des prévenus

Les protagonistes sont jugés, selon les cas, pour escroquerie, abus de biens sociaux et de confiance, recels ou blanchiment. Outre le parti frontiste, deux autres personnes morales - la société de communication Riwal et le micro-parti Jeanne - et sept protagonistes - dont le trésorier du parti Wallerand de Saint Just et l'eurodéputé Jean-François Jalkh - sont sur le banc des prévenus.

Tous sont liés au personnage central de l'affaire, Frédéric Chatillon, patron de Riwal et ancien président du Gud, le syndicat étudiant d'extrême-droite, dans les années 90. Ce proche conseiller de Marine Le Pen est soupçonné de s'être enrichi frauduleusement, ainsi que son entourage, grâce à d'astucieux montages dans les cuisines de la communication électorale du parti.

11,6 millions réclamés par l'État

Au coeur du dossier, les "kits" de campagne des législatives de 2012: composés de tracts, d'affiches, d'un site internet et de prestations comptable, ils étaient vendus 16.650 euros aux candidats par Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen, et fournis par Riwal.

De son côté, Me Bernard Grelon, l'avocat de l'Etat, seul parti civil au procès, avait réclamé un peu plus tôt 11,6 millions pour des "surfacturations, "prêts fictifs", un micro-parti en "coquille vide" cachant une "apparence d'activité bancaire.

Pour ses finances déjà fragiles, le parti d'extrême-droite a plus à craindre de ces dommages et intérêts que de l'amende dont le montant maximum, en cas de condamnation, ne devrait pas dépasser quelques centaines de milliers d'euros.

E.P avec AFP