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Police-Justice

Procès de Gilles Patron: treize ans de réclusion requis

Gilles Patron lors du procès de Tony Meilhon, en mai 2013, à Nantes.

Gilles Patron lors du procès de Tony Meilhon, en mai 2013, à Nantes. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Treize ans de réclusion criminelle ont été requis, ce jeudi, à l'encontre de Gilles Patron, l'ancien père d'accueil de Laetitia Perrais, assassinée en 2011 par Tony Meilhon, pour viols et agressions sexuelles sur six victimes.

L'avocat général a requis 13 ans de réclusion criminelle jeudi, pour viols et agressions sexuelles, à l'encontre de Gilles Patron, ancien "père d'accueil" de Laetitia Perrais assassinée en 2011 par Tony Meilhon, devant la cour d'assises de Loire-Atlantique où son procès avait débuté le 18 mars.

"Je ne demande pas à la cour de prononcer le maximum (20 ans, NDLR) parce que, dans l'échelle de l'horreur, je sais qu'il y a plus, mais vous êtes monté haut, Gilles Patron", a déclaré l'avocat général Guillaume Lescaux.

Dix ans de privation de droits civiques

Le vice-procureur a également requis dix années de privation de ses droits civiques, ainsi qu'un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins imposés, sous peine de cinq années d'emprisonnement supplémentaires, et l'inscription au fichier des délinquants sexuels.

Incarnant tour à tour, à la première personne du singulier, chacune des victimes adolescentes, Guillaume Lescaux a rappelé les faits reprochés de viols et d'agressions sexuelles, semblables tant dans les gestes décrits que dans le profil, cassé tôt par la vie, des six victimes, cinq filles et un garçon, qui croyaient trouver chez cet assistant familial agréé "la maison du bonheur".

Douze parties civiles à la barre

Gilles Patron s'était fait connaître lorsque, après le meurtre de Laetitia Perrais près de Pornic (Loire-Atlantique) en janvier 2011, il avait été reçu à deux reprises par le président Nicolas Sarkozy, à la place des parents biologiques des jumelles qui lui avaient été confiées, en revendiquant le titre de "père d'accueil". Gilles Patron appelait alors à la plus grande sévérité à l'encontre des délinquants sexuels.

Douze parties civiles se sont succédé à la barre à partir de jeudi matin, pour les six victimes ainsi que pour le conseil général de Loire-Atlantique qui avait agréé Gilles Patron en 1995, trois parents de victimes et deux associations de défense des enfants.

Verdict vendredi

Les avocats se sont attachés à mettre en regard la fragilité des victimes, qui n'ont pas cherché à gonfler les faits, et l'absence totale d'empathie montrée à leur égard par Gilles Patron, qui a nié tous les faits reprochés sauf, en ce qui concerne Jessica, des attouchements sexuels après sa majorité et avec son consentement.

Les plaidoiries de la défense doivent avoir lieu vendredi matin et seront suivies des délibérations puis du verdict. Le procès de Gilles Patron a débuté le 18 mars.