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Police-Justice

Procès Bettencourt: Eric Woerth, "une anomalie" dans ce dossier selon la défense

Me Jean-Yves Le Borgne et son client, Eric Woerth, au tribunal correctionnel de Bordeaux.

Me Jean-Yves Le Borgne et son client, Eric Woerth, au tribunal correctionnel de Bordeaux. - Medhi Fedouach - AFP

La défense au procès de l'affaire Bettencourt a débuté ce lundi trois jours de plaidoiries. Me Jean-Yves Le Borgne, l'avocat d'Eric Woerth, a plaidé pour son client la relaxe, affirmant que l'ancien ministre UMP n'était qu'une "anomalie" dans ce dossier.

Eric Woerth, une "anomalie" dans le dossier de l'affaire Bettencourt? C'est en tout cas l'argument brandi lundi par Me Jean-Yves Le Borgne, l'avocat de l'ex-ministre, lors de l'audience au tribunal correctionnel de Bordeaux. Alors que c'est au tour de la défense de prendre la parole pour trois jours de plaidoiries, l'avocat d'Eric Woerth a réclamé la relaxe de son client.

Voilà "un fantasme judiciaire", un "égarement", qu'il faut "clore définitivement" s'est exclamé l'avocat, se délectant d'une plaidoirie en faveur d'un prévenu pour lequel le Parquet avait requis la relaxe. Un prévenu "oublié du non-lieu", dont il n'a cessé de se demander ce qu'il faisait au tribunal. "Il fallait peut-être être que le dossier ressemblât à autre chose que ce qu'il était vraiment (...) tant il est savoureux, croustillant qu'il y ait un nom qui tout à coup surdimensionne le dossier", a-t-il encore ironisé de sa voix de stentor. "Ce n'est pas Eric Woerth qui a fait basculer le dossier dans l'affaire d'Etat, c'est le goût pour l'affaire d'Etat qui a ramené Eric Woerth, et à un moment Nicolas Sarkozy, dans ce dossier", commente Me Le Borgne.

"Mettre fin à une curée médiatique"

Et c'est sur une demande de relaxe que l'avocat termine sa plaidoirie. "Vous allez bien sûr le relaxer!", lance-t-il dans la salle d'audience bordelaise. "La preuve des remises (de sommes d'argent, Ndlr) n'est pas rapportée et dans les comptes il y a de fortes probabilités pour que cette remise n'ait pas eu lieu. La relaxe c'est aussi une façon de mettre fin à cette curée médiatique, ces atteintes à son image depuis bientôt cinq ans alors qu'il (Eric Woerth, alors ministre, Ndlr) gérait la réforme des retraites. Votre tâche est un devoir de restauration de la vérité. Je vous demande une relaxe pure et simple".

Prévenu secondaire, mais pas le moins médiatisé des dix hommes jugés dans ce volet "abus de faiblesse" de l'affaire Bettencourt, Eric Woerth, député de l'Oise, est poursuivi pour "recel" d'une somme que lui aurait remise en 2007, alors qu'il était trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy, l'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre. L'ex-chef de l'Etat, mis en examen en 2013, a finalement bénéficié d'un non-lieu.

A. Dt. avec AFP