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Police-Justice

Prison pour 2 sympathisants de la LDJ qui avaient attaqué un juif

Le centre pénitentiaire de Réau (illustration)

Le centre pénitentiaire de Réau (illustration) - -

Le jeune juif attaqué avait critiqué la police israélienne sur son blog. Des sympathisants de la LDJ avaient alors fait exploser une bombe artisanale près de son véhicule. Ils ont été condamné à 6 et 10 mois de prison ferme.

Deux sympathisants de la Ligue de défense juive (LDJ) ont été condamnés en juin à de la prison ferme pour avoir visé en 2012 avec une bombe artisanale la voiture d'un jeune juif qui avait critiqué la politique israélienne sur son blog, selon un jugement consulté lundi par l'AFP.

Le site internet, Le Cercle des volontaires, s'en était pris à "la nébuleuse sioniste française" dans un article de juin 2012. Dans la nuit du 13 au 14 septembre, une bombe fabriquée à partir d'une bouteille en plastique avait explosé, sans faire de dégât, près de la voiture du cofondateur du blog, Jonathan Moadab, à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines). Des tags - "LDJ" et une étoile de David - avaient été inscrits sur le véhicule.

Plusieurs suspects avaient été identifiés grâce à la vidéosurveillance et à des écoutes téléphoniques. La victime avait orienté les enquêteurs vers la piste de la LDJ, des jeunes juifs radicaux. Des membres de l'organisation l'avaient menacé quelques mois plus tôt, selon lui. Il avait aussi déclaré avoir reçu des appels anonymes: "je vais te tuer, toi, ta mère, ton père et tes frères".

6 et 10 mois ferme

Après plusieurs mois d'instruction, un jeune homme de 21 ans a été condamné le 20 juin 2014 à dix mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Versailles notamment pour avoir élaboré et lancé l'engin explosif. Lors de l'enquête, il avait expliqué avoir agi parce que Jonathan Moadab était "propalestinien" et qu"on lui avait fait comprendre qu'il fallait mettre 'le bordel' chez le jeune homme". Il avait aussi dit vouloir quitter la LDJ.

L'autre prévenu, âgé de 24 ans, a écopé de six mois ferme pour complicité. Deux mineurs ont par ailleurs été renvoyés devant le tribunal pour enfants.

La LDJ ne veut "pas entendre de voix juive divergente au soutien inconditionnel à la politique israélienne", a commenté l'avocate de Jonathan Moadab, Me Dominique Cochain, comparant le mouvement à "une milice", dont elle souhaite "l'interdiction". Sollicitée, l'organisation n'a pas souhaité s'exprimer.

La LDJ est de nouveau sous le feu des critiques depuis que certains de ses membres se sont violemment affrontés avec des militants propalestiniens le 13 juillet, près de la synagogue de la rue de la Roquette à Paris. Le mouvement est une émanation de la Jewish Defense League, un groupe qualifié de "groupe terroriste" par le FBI en 2001 et interdit dans plusieurs pays.

Jé. M. avec AFP