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Police-Justice

Prises d'otages: l'arsenal "hors normes" des terroristes

Les deux tireurs de Charlie Hebdo étaient lourdement armés.

Les deux tireurs de Charlie Hebdo étaient lourdement armés. - Jordi Mir - AFP

Les auteurs des trois attaques meurtrières commises mercredi, jeudi et vendredi à Paris étaient en possession d'un véritable arsenal de guerre.

Vendredi, c'est une conférence de presse du procureur de Paris, François Molins, qui a confirmé les craintes: les frères Kouachi responsables de l'attentat contre Charlie Hebdo et de la prise d'otage de Dammartin-en-Goële, et Amedy Coulibaly, auteur de la fusillade de Montrouge et de la prise d'otage porte de Vincennes, étaient très lourdement armés.

Un équipement "véritablement hors normes", a reconnu François Molins. Au siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, dont l'attaque par les frères Chérif et Saïd Kouachi a fait mercredi 12 morts et 10 blessés, les enquêteurs ont retrouvé 31 étuis de calibre 7,62 et cinq ogives. 25 douilles ont été retrouvées à l'extérieur.

Dans une voiture abandonnée par les deux hommes, les enquêteurs ont fait des découvertes surprenantes. Ils ont notamment trouvé dix cocktails molotov et deux talkie-walkies, ainsi qu'un girophare, un pare-soleil barré de la mention "police" et un drapeau jihadiste.

Un lance-roquette parmi les armes

La traque des deux frères les a finalement menés vers une imprimerie de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. Sur place, les policiers ont trouvé un lance-roquettes "avec une roquette engagée", dix grenades fumigènes, deux kalachnikovs, deux pistolets automatiques et une grenade sur l'un d'eux.

Amedy Coulibaly, lui aussi, disposait d'un arsenal tout aussi impressionnant. Auteur de la fusillade de Montrouge, puis de la prise d'otages de la porte de Vincennes, il a d'abord fait usage d'une kalachnikov jeudi sur une policière et tiré sur un agent de la voirie avec une arme de poing.

Vendredi, retranché dans le supermarché Hyper cacher, l'homme était toujours armé d'une kalachnikov, mais aussi d'un pistolet mitrailleur, de deux armes de point Tokarev, venues de Russie, et d'un couteau. Il avait également piégé le supermarché avec des bâtons d'explosifs, en cas d'assaut de la police.

Un marché clandestin

D'où viennent toutes ces armes, et comment les terroristes ont pu se les procurer? Pour certaines d'entre elles, difficile encore de le savoir.

Les kalachnikovs, elles, pourraient venir des pays d'ex-Yougoslavie: des territoires en guerre jusqu'à la fin des années 90, où la fin des conflits n'a pas été suivie d'un désarmement de la population.

"Il existe un marché parallèle qui vient du fait qu'après les conflits, comme ça a été le cas au Kosovo, un certain nombre d'armes ont circulé et ont été revendues sous le manteau", explique Christian Prouteau, fondateur du GIGN, à BFMTV. On les trouve désormais en France pour un prix allant de 300 à 3.000 euros.

Selon la police, environ 4.000 armes de guerre circulent clandestinement en France chaque année.

A. K.