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Police-Justice

Présidentielle: deux blessés lors d'une manifestation antifasciste à Paris

Des accrochages entre militants "antifascistes" et des CRS à Paris

Des accrochages entre militants "antifascistes" et des CRS à Paris - THOMAS SAMSON / AFP

Plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés dimanche soir à l'annonce des résultats du premier tour de l'élection présidentielle sur la place de la Bastille. Des échauffourées ont éclaté, faisant des dégâts matériels ainsi que deux blessés.

Une manifestation de plusieurs centaines de jeunes "antifascistes" à Paris, "contre" Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés pour le second tour de la présidentielle, a été émaillée dimanche soir d'échauffourées avec la police, qui ont fait deux blessés dont une adolescente.

Dès l'annonce des premières estimations à 20 heures, donnant le candidat du mouvement En Marche! et celle du Front national en tête du premier tour, quelque 300 manifestants jusque-là réunis sur les marches de l'Opéra Bastille ont commencé à envahir la chaussée.

Les forces de l'ordre, déployées en nombre, avaient préventivement stoppé la circulation vers cette place emblématique de l'Est parisien. Vers 20h30, la tension est rapidement montée d'un cran, des CRS, lourdement équipés, voulant dégager les escaliers de l'Opéra. 

Trois interpellations

Les forces de l'ordre ont chargé les manifestants qui avaient pris position sur le rond-point et sur les marches de l'Opéra Bastille, a constaté un journaliste de l'AFP. Ils ont essuyé des jets de bouteilles et de pétards de la part des jeunes, dont certaines cagoulés et souvent vêtus de noir. Une source policière a fait état de quelques jets de projectiles vers les forces de l'ordre, précisant que des groupes de manifestants avaient commencé à démonter des panneaux qui entourent la colonne au milieu de la place. Trois personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.

Repoussés, les manifestants se sont ensuite dirigés vers la place de la République. Les "Antifas" ont ensuite joué au chat à la souris toute la soirée avec les forces de l'ordre dans l'Est de Paris, scandant "tout le monde déteste la police". Cinq voitures ont été brûlées dans le Xe arrondissement, dans le secteur Saint-Martin-République. Les manifestants ont aussi dégradé des vitrines d'agences bancaires et des abribus et renversé des poubelles.En passant devant des personnes attablées aux terrasses de café, qui les regardaient médusées, des manifestants ont lancé: "Macron! C'est les banquiers qui ont gagné et vous êtes contents!".

Les pompiers annoncent avoir pris en charge deux blessés: un jeune adulte qui présente un trauma facial, ainsi qu'une jeune fille mineure en "urgence relative" avec des plaies au visage et au cou. L'adolescente de 15 ans a été blessée "dans une charge des CRS", a rapporté à l'AFP sa mère, qui a vu sa fille "par terre en sang". "On est venues manifester notre désarroi par rapport aux candidats présents", a-t-elle expliqué.

Auparavant, un organisateur au micro à appelé tout le monde à venir manifester "contre Marine et contre Macron". "Quel que soit le résultat nous ne le reconnaîtrons pas!", avait lancé un manifestant au micro sous les acclamations de jeunes souvent habillés en noir, juste avant l'annonce des premières estimations. Un premier fumigène rose a aussi été allumé. 

"Paris, Paris, antifas!", criaient déjà certains d'entre eux en début de soirée tandis des CRS étaient déployés en masse dans les rues adjacentes à la place de la Bastille. "On est venus protester contre la mascarade que représente cette élection", a déclaré a l'AFP un manifestant sous couvert d'anonymat. Tous les principaux candidats, Macron, Fillon, Le Pen, ne sont là que pour perpétuer le règne de l'oligarchie qui confisque le pouvoir et vole les richesses au peuple. Ils n'ont aucune légitimité, il y a donc une crise de représentativité grave en France", a-t-il estimé. 

Xavier Allain avec AFP