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Police-Justice

Premier jour du procès Wagram, les prévenus réfutent le coup de force

Cercle Wagram

Cercle Wagram - -

La justice parisienne a entrouvert la porte mercredi d'un cercle de jeux huppé de la capitale, le Wagram, soupçonné d'avoir servi au blanchiment d'argent de voyous corses qui s'y seraient également affrontés lors d'un "putsch" en janvier 2011.

Les affaires du milieu corse siègent sur le banc des accusés du tribunal correctionnel de Paris. Dans l’affaire du cercle de jeu Wagram, dix personnes, dont sept comparaissent, sont jugées jusqu'au 21 décembre pour extorsion de fonds et association de malfaiteurs.

Deux bandes rivales se seraient affrontées pour le contrôle du cercle de jeu. En toile de fond du dossier: les dissensions qui déchirent le gang corse de la Brise de mer, décimé par plusieurs assassinats ces dernières années. Ainsi Richard Casanova, assassiné en 2008 et Francis Guazelli, mort en 2009, étaient, selon les enquêteurs, les dirigeants occultes du Wagram et c'est le frère de Francis, Jean-Angelo, qui aurait repris les rênes de l'établissement après son décès au grand dam des proches de Casanova qui tentent de renverser la situation.

C’est ce qu’ils sont en passe de réussir ce 19 janvier, lorsque le beau-frère de Casanova, Jean-Luc Germani, et huit comparses débarquent au Cercle. Ils ignorent que l'établissement est sous surveillance, dans le cadre d’une autre procédure, et que la police ne perd pas une miette du spectacle.

"Descendus" au Cercle pour "discuter"

Les prévenus, ont maintenu, mercredi, n'avoir participé à aucun "coup de force", reconnaissant tout au plus, pour certains, être "descendus" au Cercle pour "discuter".

Frédéric Graziani et Michel Ferracci, qui jouent deux mafieux corses pour Canal +, comparaissent dans cette affaire. "Manu" et "Ortolli", leurs deux pseudos dans la série, sont suspectés d'être des proches de Jean-Luc Germani, dont l'équipe aurait tenté de reprendre par la force le cercle de jeux parisien Wagram, le 19 Janvier 2011. Les acteurs n'auraient pas directement participé au "putsch" du 19 Janvier, mais auraient aidé à sa préparation, la veille, dans l'appartement parisien de la soeur de Jean-Luc Germani, le parrain corse.

Police et milieu

Parmi les mis en examen, Jean-Angelo Guazelli et un policier à la retraite, Honoré Renon, président de l'association du Cercle. "Il est assez notable, a observé la présidente, que beaucoup de personnes qui fréquentent ces tables de jeu sont d'anciens policiers et heu... voilà".

Les présences à cette table de jeu sulfureuse de l’ancien chef de la DCRI, Bernard Squarcini et du maire de sarcelles François Pupponi n’avaient pas manqué non plus de soulever des interrogations sur la porosité entre les milieux policiers, politiques et mafieux.