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Police-Justice

Pour une meilleure protection, une mutuelle propose maintenant l'anonymat à ses policiers adhérents

L'homme a été interpellé par la DGSI.

L'homme a été interpellé par la DGSI. - AFP

Face au risque de fuite d'informations personnelles, la Mutuelle générale de la police (MGP) propose notamment de supprimer l'adresse postale pour les policiers, agents pénitentiaires et douaniers adhérents.

Devenus une cible de la menace terroriste, de nombreux policiers réclament l’anonymat dans leur profession. Une demande à laquelle répond la Mutuelle générale de la police (MGP) qui propose depuis mardi un nouveau système leur permettant de supprimer des données du fichier de contact de leur complémentaire santé.

Fuite des informations personnelles sur Internet

Depuis l’attentat de Magnanville en 2016, où un couple de fonctionnaires avait été assassiné à son domicile, l’anonymisation revient régulièrement dans les revendications des forces de l’ordre. La loi de sécurité publique votée en 2017 permet déjà d'anonymiser les enquêteurs dans les procédures mais les fonctionnaires s’inquiètent d’un risque croissant de fuite de leurs informations personnelles sur Internet. Ce qu'explique à BFMTV Guillaume Lebeau, fonctionnaire de police en région parisienne:

“Ca m’arrive régulièrement de recevoir des menaces, jusqu’à des menaces de mort de la part de jeunes que j’avais arrêtés plus tôt et qui menacent ma famille”, nous confie-t-il.

Adresse postale supprimée

Face à ce constat, la MGP propose donc avec son nouveau service "MGProtect" d’échanger "uniquement par voie électronique, par téléphone ou via l'espace adhérent". Pour ses 200.000 adhérents parmi lesquels se trouvent des policiers, des agents pénitentiaires et des douaniers, il est désormais possible de "ne plus adresser de courrier et supprimer les adresses de la base de données”, détaille le président de la MGP Benoit Briatte.

Un moyen de “garantir une double protection, à la fois numérique et physique" et de "traiter plus rapidement les demandes", assure-t-il, avant d’ajouter:

"Nos adhérents font des métiers difficiles, dangereux et ils l'acceptent. Mais ils ne veulent pas faire supporter cette dangerosité à leurs familles et nous avons la volonté de protéger nos adhérents", explique-t-il.

Vers une anonymisation professionnelle totale?

De leur côté, les syndicats de police saluent une avancée. Mais c'est encore insuffisant pour David Olivier Reverdy, délégué national Alliance police nationale:

“Nous ce qu’on attendait c’est à titre professionnel l’anonymisation des fonctionnaires de police dans le cadre de leur métier, dans le cadre des procédures qu’ils écrivent. Pour nous, la loi ne va pas assez loin”, regrette-t-il à notre antenne.
Esther Paolini