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Police-Justice

Policiers et élus s’opposent à la mutualisation des commissariats en petite couronne

Un projet de mutualisation des commissariats en petite couronne prévoit de réorganiser les effectifs.

Un projet de mutualisation des commissariats en petite couronne prévoit de réorganiser les effectifs. - BFM Paris

Les policiers franciliens vont manifester ce jeudi pour dénoncer un projet de réorganisation des commissariats en petite couronne. Il pourrait conduire à la fermeture de certains commissariats la nuit ou les week-ends. Des élus locaux montent aussi au créneau.

Des commissariats de proche banlieue fermés la nuit et pendant les week-ends, c'est la crainte des policiers franciliens. En cause, un projet de mutualisation porté par la préfecture de police de Paris dans les départements de petite couronne.

L'idée est de redéployer les effectifs vers des missions prioritaires. Moins d'agents seraient présents dans les bureaux et plus sur le terrain. Cette réorganisation conduirait à faire fermer certains commissariats la nuit et les week-ends, faute de personnel dans les locaux.

"Décalage avec la hiérarchie"

Dans les départements concernés (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), ce plan suscite le mécontentement. Des syndicats de police dénoncent des mesures d'économies au détriment de la sécurité.

"On a un décalage qui est de plus en plus grand avec notre hiérarchie, déconnectée de la réalité du terrain. On a une hiérarchie qui est plus basée sur les chiffres, sur la rentabilité", estime Angelo Bruno, secrétaire départemental Unité-SGP du Val-de-Marne.

Le syndicaliste revendique l'intérêt d'avoir des effectifs présents la nuit dans les commissariats, même si l'activité est réduite. "Je ne peux pas laisser dire qu'on a des collègues qui ne servent à rien dans un commissariat, ce n'est pas vrai", poursuit-il. 

"Des risques de dérapage"

Du côté des élus locaux, on s'inquiète aussi de la conséquence d'une éventuelle fermeture des commissariats dans certains secteurs.

"Avec cette mesure, le gouvernement met en danger et la police et la population. Puisque plus on éloigne la police et la population plus on en fait une police qui ne connaît pas les gens, plus il y a des risques de dérapage", estime Patrice Leclerc, le maire PCF de Gennevilliers (92).

Les policiers ont prévu de manifester ce jeudi dans les départements concernés. 

C. B