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Policiers en garde à vue en Seine-Saint-Denis: la compagnie visée par une quinzaine d'enquêtes

L'IGPN (PHOTO D'ILLUSTRATION)

L'IGPN (PHOTO D'ILLUSTRATION) - Stéphane de Sakutin - AFP

Les enquêtes préliminaires concernent des faits de violences, vols, falsifications de procès-verbaux et délits liés au trafic de stupéfiants.

La compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis, dont six membres étaient en garde à vue mardi, est aussi visée par une quinzaine d'enquêtes judiciaires notamment pour violences et vols, a appris BFMTV auprès d'une source proche du dossier.

Les enquêtes préliminaires concernent des faits de violences, vols, falsifications de procès-verbaux et délits liés au trafic de stupéfiants, selon cette source, confirmant une information de Franceinfo.

Parmi ces procédures, l'une fait suite à l'interpellation violente le 9 août 2019 d'un homme de 20 ans, cité Cordon à Saint-Ouen.

Six policiers de cette CSI avaient alors été placés en garde à vue. Celle-ci avait finalement été levée afin de réaliser des "actes d'investigation supplémentaires", avait à l'époque indiqué le parquet.

Des "actes d'investigation supplémentaires"

Six policiers de cette CSI avaient alors été placés en garde à vue. Celle-ci avait finalement été levée afin de réaliser des "actes d'investigation supplémentaires", avait à l'époque indiqué le parquet.

Initialement placé en garde à vue pour "trafic de drogues", le jeune homme avait été entendu par les enquêteurs de l'IGPN, la police des polices, et avait déposé plainte pour violences contre des policiers de la compagnie.

Des images, provenant d'une vidéo amateur et de la vidéosurveillance, montraient un policier en civil asséner plusieurs coups au visage de l'interpellé.

Un des fonctionnaires mis en cause est convoqué devant la justice le 5 novembre prochain, pour violence par personne dépositaire de l'autorité publique et faux en écriture publique, a indiqué ce mardi une source proche de l'enquête.

Une "réflexion" engagée

Par ailleurs, six policiers de la CSI 93 sont en garde à vue depuis lundi dans les locaux de l'IGPN, dans le cadre d'une autre affaire. Celle-ci a été prolongée ce mardi. Les fonctionnaires de police sont entendus sur des faits de détention et transport de stupéfiants, ainsi que pour vol.

Le préfet de police de Paris Didier Lallement a "décidé d'engager une réflexion sur la réorganisation des unités de police de la CSI 93 à laquelle appartiennent les fonctionnaires mis en cause", a indiqué ce lundi à l'AFP la préfecture de police (PP), dont dépend cette unité.

En Seine-Saint-Denis, cinq policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Stains avaient été mis en examen en 2015, et l'un d'eux écroué, pour "association de malfaiteurs en vue de se livrer au trafic de stupéfiants". Les fonctionnaires sont soupçonnés de racketter ou de voler des trafiquants de drogue pour revendre leur marchandise.

Sarah-Lou Cohen et Florian Bouhot avec AFP