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Police-Justice

Policiers attaqués: le syndicat Alliance appelle les agents à la grève du zèle

Un officier de police monte la garde près d'un véhicule de police incendié et d'une camionnette à Viry-Châtillon, le 8 octobre 2016.

Un officier de police monte la garde près d'un véhicule de police incendié et d'une camionnette à Viry-Châtillon, le 8 octobre 2016. - Thomas SAMSON - AFP

Après l'attaque au cocktail molotov contre quatre policiers samedi dernier dans l'Essonne, les syndicats de gardiens de la paix laissent parler leur colère et demandent notamment le renforcement des effectifs de police dans le département.

L'heure est au ras-le-bol. Les syndicats de policiers, échaudés par l'agression aux cocktails molotov de quatre de leurs collègues en mission de surveillance samedi dernier près de la cité de la Grande-Borne sur les communes de Grigny et Viry-Châtillon, dans l'Essonne, ont appelé tour à tour le gouvernement à donner des réponses politiques tangibles.

Alliance appelle à une "grève du zèle"

Même si Bernard Cazeneuve, en visite dans plusieurs commissariats de l'Essonne ce lundi octobre avec Manuel Valls, ancien élu du département, a promis de rattraper les "sauvageons" et a indiqué que "45 emplois de policiers ont commencé à arriver" et seront déployés d'ici à la fin de l'année dans le quartier de la Grande-Borne, les mesures prises ne semblent pas assez fortes pour les syndicats.

Le délégué du syndicat de police Alliance 91, Claude Carillo, a notamment averti sur BFMTV que tant qu'il n'y aurait pas de réponses concrètes, "à savoir le nombre d'effectifs affectés durablement sur le département, à savoir les budgets alloués qui sont devenus nuls pour le fonctionnement de nos commissariats, mais aussi les tâches indus (...) nous faisons l'appel à tous les policiers du 91 à ne plus intervenir que sur appel", les policiers n'ayant, en effet, pas le droit de se mettre en grève.

De son côté, Frédéric Lefebvre, délégué syndical de l'UNSA 91, a invité sur BFMTV les membres du gouvernement à "venir (...) faire une petite promenade sur la Grande-Borne sans un dispositif de CRS et tout plein de policiers partout et suréquipés", afin qu'ils se rendent compte de leur quotidien.

"Qu'ils viennent on en reparlera", a-t-il rétorqué au Premier ministre, qui déclarait un peu plus tôt "qu'il n'y a pas de zones de non-droit". Si on veut y rentrer, on y rentrera, par contre on va se prendre du caillou, on va se faire caillasser (...) C'est la triste réalité (...) Après, lutter contre le trafic de stupéfiants, les vols, violences, c'est compliqué, il sont trop nombreux et nous c'est pénurie d'effectifs sur le département", a-t-il lui aussi insisté.

Pour Fouad Belhaj, membre du syndicat Alliance, il manquerait aujourd'hui 300 policiers dans l'Essonne.

Des rassemblements silencieux organisés mardi

Deux autres organisations affiliées à la CFDT, le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI, majoritaire chez les officiers) et Alternative-police (minoritaire), ont pour leur part appelé à des rassemblements silencieux mardi à 12h15 devant tous les commissariats de police. "La solidarité et l’unité sont un devoir face à ces attaques préméditées, dont le but manifeste était de tuer des policiers", explique le communiqué.

Pour le moment, aucune interpellation dans le cadre de cette affaire n'a eu lieu. Les éléments prélevés sur les lieux de l'agression et les vidéos de caméras sont en cours d'analyse.

Aurore Coulaud avec AFP