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Policiers attaqués à Joué-lès-Tours: ce que l'on sait de l'agresseur

La police sur les lieux de l'attaque, au commissariat de Joué-lès-Tours, le 20 décembre 2014.

La police sur les lieux de l'attaque, au commissariat de Joué-lès-Tours, le 20 décembre 2014. - Guillaume Souvant - AFP

L’agresseur des policiers de Joué-lès-Tours était connu des services de police pour des faits de délinquance, mais pas fiché par les services de renseignement. Premiers éléments de portrait.

Qui est l'homme qui a attaqué au couteau trois policiers avant d'être tué, samedi, au commissariat de Joué-lès-Tours, en Indre-et-Loire? Né au Burundi en 1994, ce Français était connu des services de police pour des faits de droit commun, mais n'était pas fiché par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). "C'était un délinquant qui avait commis des actes de délinquance classiques et sa situation n'était pas judiciarisée", a précisé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu sur place samedi.

Radicalisé sur Internet

Convertit à l’islam il y a plusieurs années, l’auteur de l’agression, qui se faisait appeler Bilal, se serait radicalisé en fréquentant assidûment des sites internet islamistes. Et selon des jeunes qui le fréquentaient, il allait souvent à la mosquée. Sur son profil Facebook, il affiche le drapeau de Daesh.

"Nous avons affaire à quelqu'un qui est motivé par l'islam radical. Le drapeau de Daesh a été retrouvé sur son ordinateur, il a agressé les policiers en criant 'Allahou Akbar', ces deux premiers éléments peuvent au moins laisser penser qu'il est influencé par la propagande jihadiste. De là à dire que c'est un professionnel, c'est aller très vite en besogne et je pense que c'est exagéré", estime le spécialiste du terrorisme Alain Rodier, sur BFMTV.

Un frère connu pour ses positions radicales

Le frère de l’agresseur est en revanche connu des services de police pour ses positions radicales et aurait un temps envisagé de partir en Syrie, avant de renoncer. Il se trouverait actuellement au Burundi, pays d’origine de la famille.

Selon le procureur de la République, l’auteur de l’agression naviguait entre différents domiciles dont celui de sa sœur, dans le quartier de la Rabière, à Joué-lès-Tours. "Il avait tout le temps la tête baissée, il ne nous regardait même pas. On ne parlait pas avec lui", raconte une voisine.

Des perquisitions ont été menées dès hier soir dans l’appartement de la sœur de l'agresseur. Vendredi, une vidéo postée sur Youtube par Daesh appelait a lancer des attaques contre la France. "Il y a une coïncidence, mais il est encore trop tôt pour dire que cette attaque constitue une réponse directe", a estimé, au micro de BFMTV Wassim Nasr, journaliste et spécialiste des mouvances jihadistes.

Les policiers hors de danger

Vers 14 heures, samedi, un homme armé d'un couteau s'est présenté au commissariat et a blessé grièvement deux policiers, dont l'un au visage. Une troisième policière, "très choquée, a été plus légèrement atteinte", selon le ministère de l'Intérieur. Les pronostics vitaux des policiers ne sont plus engagés. Selon le ministère, il a ensuite été "abattu" par "des policiers présents, qui ont fait usage de leur arme administrative". "Selon les premiers éléments de l'enquête, tous les éléments de la légitime défense" sont réunis, a estimé le procureur.

La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête pour tentative d'assassinat et association de malfaiteurs, le tout en lien avec une entreprise terroriste.

Adrienne Sigel, avec Vincent Giraldo