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Police-Justice

Plusieurs pistes d'enquête sur les tueries, débuts de polémiques

Barrage de police aux abords de l'école juive d'Ozar Hatorah, à Toulouse. Les enquêteurs n'ont fait état mardi d'aucune percée dans l'enquête sur les tueries qui ont fait sept morts en une semaine en France, mais le procureur de Paris, François Molins, qu

Barrage de police aux abords de l'école juive d'Ozar Hatorah, à Toulouse. Les enquêteurs n'ont fait état mardi d'aucune percée dans l'enquête sur les tueries qui ont fait sept morts en une semaine en France, mais le procureur de Paris, François Molins, qu - -

Les enquêteurs n'ont fait état mardi d'aucune percée dans l'enquête sur les tueries qui ont fait sept morts en une semaine en France, où des lézardes sont apparues dans l'unité politique observée autour de cet événement qui a figé la campagne.

Les enquêteurs n'ont fait état mardi d'aucune percée dans l'enquête sur les tueries qui ont fait sept morts en une semaine en France, où des lézardes sont apparues dans l'unité politique observée autour de cet événement qui a figé la campagne. Des polémiques ont en effet commencé à naître sur les commentaires faits à propos des crimes de l'homme qui a tué lundi quatre personnes dont trois enfants dans une école juive de Toulouse, et certainement aussi trois militaires d'origine maghrébine la semaine dernière à Toulouse et Montauban.

Les enquêteurs qui le traquent avouent disposer de peu d'éléments sur un tueur au profil inédit dans les annales criminelles françaises. "Toutes les pistes seront approfondies. Aucune ne sera négligée ou abandonnée tant que les auteurs de ces crimes n'auront pas été arrêtés", a déclaré le procureur de Paris, François Molins, qui centralise l'enquête, sans donner d'élément véritablement nouveau sur cet événement "sans précédent". Il s'agit bien pour la justice d'actes terroristes, a dit le procureur.

La classe politique, qui avait mis dans un premier temps ses rivalités entre parenthèses devant l'horreur du drame, a repris pendant ce temps ses habitudes de campagne, à un peu plus d'un mois du premier tour de la présidentielle. Cécile Duflot, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, a ainsi critiqué le discours de Nicolas Sarkozy auprès d'enfants qui observaient mardi une minute de silence, comme tous les écoliers de France. "Quand on attrape une petite fille pour lui mettre une balle dans la tête sans lui laisser aucune chance, on est un monstre", a notamment dit le président-candidat dans un collège du IVe arrondissement de Paris. "Je pense, M. le Président, qu'on ne parle pas ainsi à des enfants", lui a répondu Cécile Duflot sur Twitter. "Le devoir des adultes c'est protéger, pas angoisser".

UN TUEUR MYSTÉRIEUX

La trêve dans la campagne aura donc été de courte durée. Si Nicolas Sarkozy et François Hollande restent dans le registre de la condamnation et du recueillement, le centriste François Bayrou, le prétendant du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon et la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud ont annoncé qu'ils reprenaient une activité politique normale.

Le front uni devrait être reconstitué mercredi, au moins provisoirement, lors d'une cérémonie à Montauban en l'honneur des militaires victimes du tueur à laquelle ont prévu d'assister Nicolas Sarkozy, François Hollande, Marine Le Pen et François Bayrou, entre autres personnalités.

Le tueur, dont on sait peu de choses sinon qu'il a utilisé un scooter et agi avec une froide détermination, n'a pas été identifié, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant. Qui est-il, quelles sont ces motivations et va-t-il recommencer ? La France, qui se croyait à l'abri des tueries de ce genre, s'interroge tandis que les enquêteurs s'activent avec une gigantesque chasse à l'homme dans les rues de Toulouse, sur internet et dans toute la France.

Sous la direction de magistrats antiterroristes, plusieurs centaines d'enquêteurs explorent les fichiers, mènent des dizaines d'interrogatoires et analysent les détails des trois équipées meurtrières de l'homme casqué qui se déplace sur un ou plusieurs scooters et utilise au moins deux armes, dont un pistolet "colt 45" de calibre 11.43. "Nous sommes face à un individu extrêmement déterminé, qui se sait traqué, qui susceptible de passer à nouveau à l'acte", a souligné François Molins.

DEUX PISTES

Deux pistes sont privilégiées : celle d'un extrémiste islamiste, jugée la moins probable par des sources proches de l'enquête, et celle d'un fanatique d'extrême droite. Les magistrats et les policiers, déroutés par un tueur aussi effrayant qu'atypique, restent très prudents. Le "tueur au scooter" réunit, selon des criminologues, toutes les caractéristiques du meurtrier qui se sent investi d'une mission et veut créer sa "signature".

"C'est un tueur en série déterminé, ayant une expérience des armes et ayant une mission", estime ainsi Alain Bauer, professeur en criminologie au Conservatoire national des arts et métiers. Cette thèse s'attire également les faveurs de Laurent Montet, directeur de l'Institut des hautes études en criminologie, qui souligne l'absence de "mobile classique", comme la vengeance, le crime passionnel ou encore l'argent. "À l'évidence, le narcissisme, la toute-puissance font partie de ses motivations. Mais au-delà, il y a, je pense, la volonté d'éradiquer, d'éliminer ceux dont il juge qu'ils ne méritent pas de vivre", ajoute-t-il.

Les corps des quatre victimes franco-israéliennes de la tuerie de lundi devaient être rapatriés dans la nuit de mardi à mercredi en Israël. Nicolas Sarkozy s'est rendu à Roissy pour leur rendre un dernier hommage. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, sera dans l'avion.