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Police-Justice

Plongée dans les petits secrets du 36 Quai des Orfèvres

La PJ parisienne quitte le 36 quai des Orfèvres pour les Batignoles.

La PJ parisienne quitte le 36 quai des Orfèvres pour les Batignoles. - Patrick Kovarik - AFP

Après plus de 100 ans de présence au 36 quai des Orfèvres, la police parisienne quitte son QG pour rejoindre la nouvelle Cité judiciaire des Batignolles. Un lieu mythique au coeur de Paris, chargé d'histoire et de petits secrets.

Fin d'une époque sur l'île de la Cité. D'ici la fin du mois de septembre, la police parisienne achève son déménagement dans son nouveau siège des Batignolles, Porte de Clichy. 

Les "poulets" sont nés au "36"

Les policiers laissent derrière eux le bâtiment à l'origine de l'un de leurs nombreux surnoms: les "poulets". Un sobriquet qui tient à l'emplacement du 36 quai des Orfèvres. Les policiers s'y installent à la suite des émeutes de la Commune de Paris en 1871, après l'incendie du siège de la préfecture de police. La caserne qui les accueille a été construite sur un ancien marché aux volailles. En prenant possession des lieux, les policiers parisiens héritent du nom des anciens locataires des lieux.

La Mondaine, une brigade bien informée

Jusqu'en 1975, la brigade des moeurs (aujourd'hui la Brigade de répression du proxénétisme) est connue sous le nom de brigade mondaine. Au début du 20e siècle, les policiers sont chargés de surveiller les maisons close en pleine expansion dans Paris. Les maisons de passe sont alors fréquentées par le tout Paris, y compris par les puissants. Les policiers de "la Mondaine" sont alors bien informés sur les petits secrets et des activités nocturnes de personnalités publiques avec des fichages précis. Avec la fermeture des maisons closes, la brigade fera ensuite la chasse aux proxénètes.

Gainsbourg, un habitué du 36

Le 36 a vu défilé bon nombre de criminels notoires, mais aussi des personnalités à l'instar de Serge Gainsbourg. L'artiste était un habitué des lieux après s'être lié d'amitié avec le patron des Stups. Gainsbourg y venait régulièrement "boire des 102, des doubles pastis 51", comme le raconte la journaliste Patricia Tourancheau dans son livre Le 36, histoire de poulets, d'indics et de tueurs en série. Par plaisir, le chanteur réclamait même d'être reconduit en panier à salade en sortant de boîte de nuit par ses amis policiers. 

Une pièce pour faire sécher les vêtements des victimes

Dans le dédale de couloirs du 36 quai des Orfèvres qui a inspiré de nombreux polars se trouve une pièce particulièrement glaçante. Sous les toits, dans un local surnommé "le séchoir" sont entreposées les pièces à conviction des scènes de crime et les vêtements des victimes tâchés de sang qu'il faut faire sécher. 

Le 36 déménage avec les policiers

Preuve de l'attachement des policiers parisiens à leur siège mythique, ils vont pouvoir conserver leur numéro fétiche malgré le déménagement. Leur nouveau siège rue du Bastion portera le numéro 36. Même si cette numérotation ne correspond à rien dans la rue, les policiers garderont ainsi un lien symbolique avec les locaux de l'île de la Cité.

Carole Blanchard