Pierre Palmade: quelles suites judiciaires après les gardes à vue du comédien et des deux fuyards?

Les interrogatoires menés par les enquêteurs doivent permettre de comprendre la journée qui a précédé l'accident de voiture, mais également les circonstances de la collision.

Le comédien Pierre Palmade, à l'origine d'un grave accident de la route qui s'est déroulé vendredi 10 février, a été placé en garde en vue ce mercredi, tout comme les deux jeunes hommes qui se trouvaient à bord de sa voiture et qui avaient pris la fuite après la collision. En outre, une femme qui hébergeait l'un des deux passagers a également été interpellée.

Désormais, les enquêteurs s'attellent à recueillir les déclarations de Pierre Palmade et des deux hommes ayant pris la fuite. Après des questions d'ordre général, l'objectif est de retracer heure par heure le déroulé de la journée qui a précédé l'accident, mais également de comprendre les conditions dans lesquelles s'est déroulée la collision. Les témoignages des trois hommes seront alors confrontés.

Une garde à vue pouvant durer jusqu'à 48 heures

La garde à vue de Pierre Palmade se déroule néanmoins dans des conditions particulières. Également grièvement blessé dans l'accident de vendredi, le comédien est toujours hospitalisé, à l'hôpital de Melun, même si son placement en garde à vue souligne que l'équipe médicale l'a jugé apte à répondre aux questions des enquêteurs. Cette garde à vue peut durer jusqu'à 48 heures, soit jusqu'à vendredi après-midi pour Pierre Palmade.

Celle-ci, tout comme celles des deux fuyards, doivent permettre aux enquêteurs de mieux comprendre comment le véhiciule du comédien a fait cette embardée pour aller s'encastrer dans le véhicule qui circulait en sens inverse et qui transportait une famille, dont une femme enceinte - qui a perdu son bébé à la suite du choc - et un enfant de 6 ans.

Les enquêteurs misent sur donc sur la garde à vue des deux passagers présumés de la voiture pour en savoir davantage sur les heures qui ont précédé le drame. Pierre Palmade a passé plusieurs jours avec quatre autres personnes dans sa maison de Cély-en-Bière, en Seine-et-Marne où ils se seraient adonnés au "chemsex". Une seconde enquête a d'ailleurs été ouverte pour "infraction à la législation sur les stupéfiants".

Vers une mesure de détention provisoire?

Plusieurs options sont envisageables à l'issue de cette garde à vue. Pierre Palmade comme les deux fuyards peuvent ressortir libre de leur garde à vue. Au contraire, si leur mise en examen est envisagée, ils seront déférés devant un juge d'instruction, qui prendra la décision d'engager ou non des poursuites à leur encontre.

Cette mise en examen pourrait également être accompagnée d'une mesure de détention provisoire, qui signifierait pour Pierre Palmade son incarcération. Mardi soir sur BFMTV, Me Mourad Battikh, avocat de la famille des blessés de l'accident, avait indiqué que cette dernière "ne comprendrait pas" que le comédien ne soit pas incarcéré.

Une possibilité qui reste limitée, à indiquer sur notre plateau Me Mathieu Lesage. "Son état de santé ne me paraît pas compatible avec une détention", a-t-il indiqué. L'autre option possible est donc un placement sous contrôle judiciaire, avec des obligations de soins ou encore un pointage régulier auprès des forces de l'ordre.

Dans le cas des deux fuyards aujourd'hui en garde à vue, ils risquent des poursuites pour "non-assistance à personnes en danger" et d'être placés en détention provisoire en cas de mise en examen. Ils encourent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

La femme qui hébergeait l'un des suspects à Clichy-la-Garenne a été entendue mercredi en audition libre, et est repartie sans poursuite judiciaire, selon une source proche de l'enquête à BFMTV.

La question du maintien ou non de la qualification d'homicide involontaire doit par ailleurs être déterminée à l'issue des expertises menées sur le bébé à naître, mort après l'accident. Il s'agit de déterminer si l'enfant de la femme de 27 ans - qui a dû subir une "césarienne d'urgence" après la collision - est mort-né ou s'il est né viable, avant de décéder.

Dans le cas où il est né viable avant de mourir, la qualification d'homicide involontaire serait retenue, et le comédien encourerait alors jusqu'à 10 ans de prison.

Jules Fresard avec AFP