Pierre Palmade: ce que l'on sait sur les trois enquêtes visant l'humoriste

Pierre Palmade a été mis en examen après l'accident de la route qu'il a provoqué en Seine-et-Marne le 10 février dernier. Mais ce n'est pas la seule procédure visant l'humoriste. Depuis un signalement reçu samedi, il est également au centre d'une enquête ouverte pour détention d'images pédopornographiques.

Pierre Palmade est au cœur de la chronique judiciaire depuis qu'il a provoqué un accident de la route sur une départementale de Seine-et-Marne en début de soirée le 10 février dernier. Outre l'humoriste de 54 ans, la collision a fait trois blessés graves: un père et son fils, ainsi que la belle-sœur du premier. Enceinte, celle-ci a perdu le fœtus qu'elle portait.

Ce drame n'est plus la seule raison pour laquelle Pierre Palmade est dans le collimateur de la justice. Depuis samedi et un signalement spontané à la police, celle-ci cherche à faire la lumière sur les accusations de détention d'images pédopornographiques désormais portées à l'encontre du comique.

• Pédopornographie: une enquête lancée après un signalement

Cette dernière procédure, révélée ce dimanche par BFMTV, a été lancée la veille. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, samedi, autour de soupçons de détention d'images pédopornographiques concernant Pierre Palmade. Les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs.

Ce dossier - délié de l'accident de la route en Seine-et-Marne - découle d'un signalement spontané. Un homme a en effet contacté les policiers, et affirmé de l'existence d'éléments audio et vidéo démontrant que Pierre Palmade était en possession de documents pédopornographiques. Si ces faits sont avérés, ils pourraient valoir cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende à l'humoriste.

L'accusateur a été entendu ce dimanche par les enquêteurs qui devaient d'abord s'assurer qu'ils n'avaient pas affaire à un affabulateur et que ses dires étaient authentiques.

Après ces auditions, la justice doit se prononcer quant au statut de Pierre Palmade dans cette enquête, sous une dizaine de jours selon nos informations. Le domicile de l'humoriste dans le 3e arrondissement de Paris a, par ailleurs, été perquisitionné durant deux heures ce dimanche après-midi, a-t-on appris auprès du parquet de Paris. Les enquêteurs ont quitté les lieux avec plusieurs sacs contenant des effets personnels de Pierre Palmade dont un ordinateur.

• Homicide et blessures involontaires: un chef de mise en examen qui pourrait évoluer

L'accident occasionné par Pierre Palmade il y a près de dix jours, au début de la soirée du 10 février, avait poussé au lancement d'une première enquête. Le parquet de Melun a en effet ouvert une enquête pour homicide et blessures involontaires par conducteur sous l'emprise de stupéfiants. Les investigations relèvent du commissariat de police de Melun. Les blessures mentionnées se rapportent aux trois victimes de l'accident - un homme de 38 ans, son fils de six ans et la belle-sœur du premier, âgée de 27 ans.

La présence de la notion d'homicide dans ce chef s'explique d'ailleurs par la situation de la jeune femme au moment du choc. Elle était alors enceinte de sept mois et son fœtus n'y a pas survécu à l'accident. Toutefois, afin que l'idée d'homicide involontaire soit justifiée ou récusée, il faudra que la justice fasse la lumière sur ce point: le fœtus ne bénéficiant pas stricto sensu d'une personnalité juridique en droit français, il convient d'établir si l'enfant est né vivant avant de succomber.

La première autopsie diligentée n'a pas été concluante mais l'institution a d'ores et déjà résolu de conduire un second examen. C'est ce qu'a souligné le procureur de la République de Melun, Jean-Michel Bourlès, dans une déclaration à la presse: "L'autopsie réalisée n'a pas permis d'établir si cet enfant était né vivant. Une expertise complémentaire a été ordonnée sur ce point".

En attendant cette issue, Pierre Palmade a bien été mis en examen, vendredi, pour homicide et blessures involontaires par conducteur sous l'emprise de stupéfiants, ses deux passagers étant qualifiés de témoins assistés. Pierre Palmade a été placé sous contrôle judiciaire, astreint au port d'un bracelet électronique, et assigné à résidence au service d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif.

Le parquet qui avait réclamé son placement en détention provisoire a fait appel. Une nouvelle audience doit donc se tenir dans les dix jours pour décider du régime de Pierre Palmade.

Quant à la peine encourue - de cinq ans de prison à 20 ans de réclusion, en passant par des sentences intermédiaires de 7 ou 14 ans - elle reste difficile à jauger. Notamment en raison d'une condamnation précédente de l'acteur, en 2019, pour acquisition de stupéfiant. En effet testé positif à la cocaïne après l'accident du 10 février, Pierre Palmade, qui a reconnu cette consommation, se trouve donc en état de récidive. Ce qui, en l'espèce, pourrait doubler la durée d'une éventuelle incarcération.

Ainsi, s'il venait à être condamné pour blessures involontaires, la peine encourue passerait de cinq à dix ans. La bascule serait de sept à 14 ans au cas où l'enquête versait un excès de vitesse aux charges pesant contre lui. Enfin, ce dernier pourrait même écoper de 20 ans de prison au cas où le chef d'homicide involontaire était retenu.

• Trafic de drogue: les gendarmes mènent l'enquête

Enfin, le parquet de Melun a encore décidé d'une enquête supplémentaire, portant cette fois sur une possible infraction à la législation sur les stupéfiants. Elle est du ressort de la gendarmerie. Cette procédure se fonde bien sûr sur le dépistage positif de l'acteur mais aussi sur les aveux des protagonistes, Pierre Palmade et ses passagers ayant reconnu avoir consommé de la drogue et l'avoir achetée au préalable.

C'est dans le cadre de cette procédure qu'une perquisition a été conduite au domicile de l'humoriste, dimanche dernier, à Cély-en-Bière.

Robin Verner Journaliste BFMTV