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Police-Justice

Picasso volé: les dessous du retour en France de La Coiffeuse

L'œuvre du génie de la peinture avait disparu du musée Pompidou dans des circonstances étranges à la fin du 20e siècle. La Coiffeuse doit être rendue à la France ce jeudi, après que les douaniers américains ont mis la main dessus en décembre dernier.

La Coiffeuse, 33 cm par 46 cm, est estimée à 15 millions de dollars. Ce petit tableau de Picasso fait son grand retour, ce jeudi, sur le sol français. Dérobée à la fin des années 90 au Centre Pompidou, l'œuvre avait été interceptée dans un simple colis postal, en décembre dernier, grâce aux douaniers américains.

Cette peinture avait été léguée aux musées nationaux par Georges Salles, conservateur du musée du Louvre et chef du département de l'art asiatique. Ce petit-fils de Gustave Eiffel était devenu par la suite directeur du musée Guimet. A sa mort en 1966, il avait légué certaines de ses œuvres à l'Etat, dont La Coiffeuse.

Les conditions du vol inconnues

Picasso peint ce tableau en 1911, en pleine période art cubiste. La toile trouve sa place dans les collections du musée du Louvre où elle va être exposée régulièrement. Puis l'oeuvre disparaît, entre 1998 et 1999. La dernière fois qu'elle sera vue au musée Pompidou, c'est le 15 mars 1998, alors qu'elle est prêtée par la France à l'Allemagne pour une exposition.

On est sûr que la peinture revient à Paris mais c'est lors d'un remaniement qu'on va se rendre compte qu'elle a disparu des réserves. "La disparition est constatée en 2000 mais on ignore tout des conditions du vol", explique Dominique Rizet, spécialiste police justice de BFMTV.

Une valeur déclarée de 30 euros

Le tableau refait surface aux Etat-Unis en décembre 2014. Il est envoyé à New York depuis la Belgique le 17 décembre. On le découvre dans un container avec des colis expédiés en bateau. Sur l'enveloppe, la mention "artcraft/30E/Joyeux Noël" est apposée. La valeur déclarée est de 30 euros. On a voulu faire croire que cette peinture n'avait qu'une valeur artisanale pour tromper la vigilance des douaniers américains.

"Cette découverte n'est pas le fruit du hasard, elle a une histoire. Il y a des informations qui ont circulé. C'est encore trop chaud pour la raconter parce qu'encore dangereux", rapporte mystérieusement Dominique Rizet, qui parle "d'une histoire extraordinaire qui ne pourra être dévoilée que dans quelque temps. Il pourrait y avoir des suites, on pourrait découvrir d'autres choses..." Une petite anecdote amusante: les douaniers américains avaient fait une copie du tableau pour l'afficher dans leur bureau aux Etats-Unis... mais à l'envers!

E. M. avec Dominique Rizet