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Police-Justice

Peyrelevade : « Tapie n’a pas été trompé par le Lyonnais »

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Jean Peyrelevade, Vice-président du MoDem et ancien président du Crédit Lyonnais, est revenu sur l’arbitrage favorable dont a bénéficié Bernard Tapie.

Invité des GG jeudi 4 septembre, le numéro 2 du Modem Jean Peyrelevade a évoqué le litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. Il a en effet pris les reines de la banque quelques mois après la vente d'Adidas et le départ de Bernard Tapie. Ainsi, il a relaté la manière dont il avait vécu cette affaire : « J'ai hérité d'une situation, et j'ai redressé une banque qui était en état de quasi-faillite. Aujourd'hui, on ne parle que de Bernard Tapie. Médiatiquement, il a toujours énormément attiré l'attention, mais, dans l'océan de mes emmerdements de l'époque si vous me permettez l'expression, Bernard Tapie était une goutte d'eau en termes de volume de pertes potentielles ».

« Le Crédit Lyonnais a perdu beaucoup d'argent proportionnellement par rapport à Bernard Tapie. En ce sens, il était un débiteur emblématique puisqu'il était ministre du gouvernement, qui laisse une ardoise considérable, liquidation judiciaire... Donc ça prend un caractère emblématiqe très fort, médiatiquement ce n'est pas très facile à gérer. Le Crédit Lyonnais de l'époque a dû perdre un bon milliard de francs ».

« De mon point de vue, et je n'étais pas là au moment de la vente d'Adidas, j'expliquerais que non, le Crédit Lyonnais n'a pas floué Bernard Tapie, il n'y a pas eu tromperie. Je pense que l'Etat a eu tort d'aller en arbitrage. On m'a appris, dans ma jeunesse à l'époque où je négociais pour le compte de l'Etat français l'arrivée de Disney à Marne-la-Vallée en 1986, que l'Etat ne transigeait jamais et n'allait jamais en arbitrage, sauf pour des accords internationaux ».

Interrogé sur le fait que Bercy se défendait en expliquant que l'arbitrage permettait d'abréger la procédure et de faire des économies, il a répondu : « Quelqu'un qui signe un chèque de 400 millions d'euros et qui dit « Je signe ce chèque pour gagner du temps », ça fait cher la semaine de plaidoirie. Je n'ai jamais vu l'Etat aller en arbitrage après une décision qui lui est favorable ».

La rédaction