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Police-Justice

Pétain "sauveur" des juifs: l'avocat de Zemmour juge "discriminatoire" le rejet du renvoi du procès

Me Olivier Pardo, avocat d'Éric Zemmour, a déploré sur BFMTV la décision du non renvoi du procès de son client pour contestation de crime contre l'humanité.

Report rejeté. Le procès en appel d'Éric Zemmour après ses propos polémiques sur le maréchal Pétain qu'il qualifiait de "sauveur" des juifs s'est bien tenu ce jeudi, en l'absence de l'avocat de l'intéressé.

Me Olivier Pardo, qui avait demandé le renvoi du procès, n'a pas été suivi par la cour. Il a aussitôt quitté la salle d'audience, jugeant que son client n'était pas traité comme avait pu l'être une autre candidate de la présidentielle.

"Il y a deux jours, Anne Hidalgo était confrontée à la même situation. Elle était en appel devant la même cour d'appel", affirme l'avocat d'Éric Zemmour sur nore plateau. "Son avocat écrit en disant qu''elle est en campagne électorale, cela va interférer avec le débat, nous demandons le report'. La cour accorde à Anne Hidalgo un report postérieurement au 24 avril. Là, nous plaidons mais les parties civiles s'opposent", poursuit-il.

Un deux poids, deux mesures qu'il condamne et qui l'a motivé selon ses dires à quitter l'audience: "je suis parti parce qu'à un moment donné on ne peut pas accepter quelque chose qui est discriminatoire".

"Cela nourrit ceux qui pensent qu'il y a une justice politique"

"Nous nous réjouissons que la cour n'ait pas fait droit à la demande de renvoi, dans la mesure où les propos qui sont tenus par Éric Zemmour sont des propos qui sont ignominieux et que M. Zemmour a tout loisir de se défendre devant la cour puisque la sérénité des débats n'est en rien remise en cause", s'est félicité au contraire Dominique Sopo, président de SOS Racisme, une des association partie civile au procès.

"C'est justement parce qu'il est un justiciable comme un autre qu'il ne doit pas se voir reprocher ou appliquer des mesures discriminatoires", lui répond ce soir Me Olivier Pardo. "Quand je vois qu'il y a un traitement aussi différencié et de manière aussi grossière entre deux situations identiques que deux candidats à l'élection présidentielle, je dis que cela nourrit ceux qui pensent qu'il y a une justice politique".

Si le renvoi du procès n'aura pas lieu, la décision de la cour d'appel ne sera toutefois rendue qu'après le second tour de l'élection présidentielle. L'avocat général a réclamé une peine de 100 jours-amendes à 100 euros, soit une peine de 10.000 euros d'amende qui peut se transformer en emprisonnement en cas de non-paiement.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV