BFMTV
Police-Justice

Pédophilie : le jugement de l'ancien prêtre d'Orléans attendu ce jeudi

L'ancien abbé Pierre de Castelet, lors de son procès au tribunal correctionnel d'Orléans, le 30 octobre 2018.

L'ancien abbé Pierre de Castelet, lors de son procès au tribunal correctionnel d'Orléans, le 30 octobre 2018. - Guillaume Souvant - AFP

L'abbé Pierre de Castelet est accusé d'agressions sexuelles sur une dizaine de mineurs. Son supérieur, Mgr Fort est aussi sur le banc des prévenus, poursuivi pour ne pas avoir dénoncé le religieux, une fois informé.

Provoquer un "électrochoc". C’est ce qu’espère le procureur de la République d'Orléans Nicolas Bessone ce jeudi, avec le jugement du procès de l'abbé Pierre de Castelet, soupçonné de pédophilie, ainsi que l'ancien évêque d'Orléans Mgr André Fort, poursuivi pour non-dénonciation.

Prétexte d’examens médicaux

Les faits remontent en 1993. À l'occasion d'un camp de vacances organisé par le Mouvement eucharistique des jeunes dans le sud-ouest de la France, le père Pierre de Castelet commet des attouchements sur une dizaine de mineurs, sous prétexte d'examens médicaux.

Quinze ans plus tard, en 2008, Olivier Savignac, l'une des victimes, adresse une lettre à l'évêché d’Orléans, dans laquelle il informe les actes commis par l'abbé. Ce courrier, reçu par André Fort, n’a jamais été transmis à la justice. Ce dernier ayant simplement assuré que le père de Castelet serait désormais tenu à distance des jeunes. Finalement, l'abbé est mis en examen en 2012 pour agressions sexuelles sur mineur et Mgr Fort en 2017 pour ne pas avoir dénoncé ces actes.

"J'étais demandeur d'affection"

Durant le procès qui s’est déroulé fin octobre au tribunal correctionnel d’Orléans, le prêtre a reconnu les faits reprochés. Il a déclaré avoir agi ainsi "pour (se) rapprocher d'eux". "J'étais demandeur d'affection. Je les idéalisais (...) Ce n'était pas la même chose avec un majeur".

Trois ans, dont six mois avec sursis, ont été requis contre l'abbé Pierre de Castelet. Quant à Mgr Fort, 83 ans, absent à l'audience pour “raisons médicales”, selon son avocat, le parquet a requis un an ferme, avec mandat d'arrêt.

Pour Olivier Savignac, l’une des victimes du religieux, ce procès est avant tout le symbole du silence de la hiérarchie: "Mgr Fort fait de la compassion”, a-t-il regretté au tribunal. La décision des juges sera donc observée de près, dans l'espoir de "forcer l'église à regarder la vérité en face", selon le procureur de la République Nicolas Bessone.

E.P. avec AFP