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Police-Justice

Pédophilie dans l'Église: une nouvelle affaire dans les diocèses de Lyon, Grenoble et Saint-Etienne

Les diocèses de Lyon, Grenoble et Saint-Etienne ont indiqué avoir recensé plusieurs agressions sexuelles sur mineurs dans les années 70 et 80.

Les diocèses de Lyon, Grenoble et Saint-Etienne ont indiqué avoir recensé plusieurs agressions sexuelles sur mineurs dans les années 70 et 80. - AFP

Les trois diocèses ont indiqué avoir recensé plusieurs agressions sexuelles sur mineurs qui se sont déroulées dans les années 70 et 80. Elles ont été commises par le père Louis Ribes, décédé en 1994.

L'Église visée par une nouvelle affaire de pédophilie. Les diocèses de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble ont annoncé avoir recensé une série d'agressions sexuelles sur mineurs commises dans les années 70-80 par un prêtre décédé en 1994, connu pour ses fresques dans des églises de la région.

"Plusieurs personnes se sont adressées au diocèse de Lyon, au diocèse de Grenoble-Vienne ainsi qu'au diocèse de Saint-Etienne pour révéler qu'elles ou leurs proches avaient été agressés sexuellement par le père Louis Ribes, décédé en 1994", indique un communiqué commun diffusé jeudi.

"Nous avons acquis la certitude, en octobre dernier, de la véracité des faits. Les responsables des diocèses expriment aux personnes victimes du père Ribes leur profonde compassion, leur honte qu'un prêtre ait pu commettre de tels actes", ajoutent les autorités religieuses.

Les oeuvres du père Ribes progressivement retirées

Des jeunes garçons et de jeunes filles ont été agressés par ce prêtre, a indiqué à l'AFP le diocèse de Lyon, sans pourvoir préciser le nombre exact de victimes ou d'agressions, principalement commises dans les années 1970-1980.

Les faits, aujourd'hui prescrits, ont pu être confirmés grâce au concours des enquêteurs de la Commission sur les abus sexuels dans l'Eglise catholique (Ciase), ajoute le diocèse lyonnais, déjà affecté ces dernières années par les retentissantes affaires Preynat et Barbarin.

Le style coloré et proche du cubisme des peintures, vitraux et fresques du père Louis Ribes (1920-1994), orne les murs d'une quinzaine d'églises de la région. Certaines oeuvres sont protégées au titre des monuments historiques. "Par respect pour les victimes, les oeuvres du père Ribes qui appartiennent au diocèse de Lyon, Grenoble-Vienne et Saint-Etienne, seront progressivement déposées et remisées", précise le communiqué du 13 janvier.

Les victimes invitées à se manifester

Selon le diocèse de Lyon, les décrochages ont été décidés à la demande de certaines victimes. Le retrait des vitraux est soumis à l'autorisation des mairies, propriétaires des murs des églises. "Le père Ribes était originaire de Grammond (Loire) où il revenait régulièrement", a indiqué à l'AFP l'évêque de Saint-Etienne Sylvain Bataille, qui participera mardi soir à une réunion publique avec le maire de cette commune Patrice Carteron.

Dans leur communiqué, les diocèses invitent les victimes à se faire connaître auprès des cellules d'écoute des diocèses, avec possibilité de rendez-vous si elles le désirent.

Le récent rapport de la Ciase sur la pédocriminalité dans l'Eglise de France depuis les années 50 estime à 330.000 le nombre de personnes victimes de violences sexuelles quand elles étaient mineures, de la part de clercs, de religieux ou de personnes en lien avec l'Église.

E.F. avec AFP