BFMTV
Police-Justice

Pau : 3 ans après, les assassins présumés de Jérémie jugés

Jérémie Censier a été tué de sept coups de couteau lors d'une bagarre. Le principal suspect avait 17 ans à l'époque

Jérémie Censier a été tué de sept coups de couteau lors d'une bagarre. Le principal suspect avait 17 ans à l'époque - -

Les assassins présumés de Jérémie Censier, un jeune homme de 19 ans tué sauvagement en 2009, comparaissent à partir de mercredi matin devant la Cour d'assises des mineurs des Pyrénées-Atlantiques. Les suspects avaient moins de 18 ans à l'époque des faits.

Trois ans après les faits, Corinne Censier et son mari espèrent que justice sera rendue. Ce mercredi s’ouvre en effet devant les assises des mineurs de Pau le procès des agresseurs de Jérémy Censier, tué le 22 août 2009 par arme blanche au cours d'une bagarre lors des fêtes de Nay, dans les Pyrénées-Atlantiques. Il avait 19 ans.
Au terme d'une procédure émaillée de multiples coups de théâtre, six personnes sont renvoyés dans le box et comparaissent libres. Parmi elles : l'auteur présumé des coups de couteau, aujourd'hui âgé de 22 ans et mineur au moment des faits. Le jeune homme nie les faits qui lui sont reprochés et encourt 30 ans de réclusion criminelle. Jugés pour violences volontaires en réunion, ses cinq co-accusés, âgés de 23 à 34 ans, encourent, eux, sept ans de prison.

Procès en public ou huis-clos ?

Corinne et Joël veulent maintenant savoir pourquoi, après deux années de détention, l’agresseur présumé a été libéré et pourquoi la Cour de cassation a annulé les PV de sa garde-à-vue en raison du non-respect des droits de la défense. Surtout, ils espèrent que le procès sera déroulera en public, ce que le parquet devrait demander. Le procureur de la République de Pau, Jean-Christophe Muller a invoqué la loi votée après le procès du « Gang des barbares » en août 2011, qui permet la levée du huis clos dans les juridictions pour mineurs si l'accusé est devenu entre-temps majeur.

« Que les explications soient données en public »

« La loi est intervenue récemment, en 2011, pour que les procès mettant en cause des mineurs devenus majeurs, puissent être publics », détaille Me Edouard Martial, l’avocat de la famille Censier. « Je crois savoir que le procureur de la République va demander à ce que les débats aient lieu en public, qu’un débat contradictoire et les explications soient données en public. Si ce n’est pas le cas, alors les Censier nous ont déjà dit, avec beaucoup d’émotions, que ce procès ne les intéressait plus ».

« Je ne veux pas la loi du talion, je veux la justice »

Corinne, la maman de Jérémie, estime que la procédure n’a pas été équitable jusqu’ici. « Mon fils a été assassiné, tué de sept coups de couteau, et on a pratiqué un effet rétroactif sur une loi qui a permis de vider le contenu du dossier de mon fils. Et ça, je trouve que c’est de l’injustice, et c’est dégoutant parce qu’on ne respecte pas mon fils ». Aujourd’hui, elle doute du système. « Oui, j’attends ce procès, mais je n’en attends rien, car je ne sais pas quel résultat je peux attendre de la justice pour mon fils. Je veux que la justice fasse son travail, pour mon fils. Je ne veux pas la loi du talion, je veux la justice, c’est tout ».

Mathias Chaillot