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Police-Justice

Pas de raison de fermer le site de Fessenheim, selon la justice

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Un collectif d'associations et de collectivités locales suisses, allemandes et françaises qui demandait la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, a été débouté mercredi par la justice.

L'Association trinationale de protection nucléaire dénonçait le caractère obsolète de la plus ancienne centrale nucléaire de France, incapable, selon elle, de faire face à un tremblement de terre ou au risque d'inondation.

Le tribunal administratif de Strasbourg rejette ces arguments en se référant aux avis de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), autorité administrative indépendante chargée de contrôler les installations nucléaires en France.

Il souligne que, si l'association mentionne un certain nombre d'incidents survenus récemment, tous sont de niveau 0 ou 1 sur une échelle allant jusqu'à 7 et n'ont "aucune pertinence ou aucune importance du point de vue de la sûreté".

"Je ne suis pas extrêmement surprise", a reconnu Me Corinne Lepage, avocate du collectif et député européen.

"Ce que je trouve très intéressant, c'est l'ouverture qu'il y a concernant l'irrégularité de la situation de la centrale (quant à ses rejets d'effluents chimiques dans le Rhin)", a ajouté l'ancienne ministre de l'Environnement.

Le tribunal reconnaît que Fessenheim n'est pas en règle avec les prescriptions de la loi sur l'eau de 1992, tout en estimant que les requérants n'avancent aucun élément relatif aux pollutions et aux risques qui pourraient en résulter.

"Si ça n'a pas été régularisé, je pense que c'est parce que ce n'est pas régularisable", affirme Corinne Lepage qui envisage de faire appel, sous réserve de l'accord de ses clients.

Installée au bord du Rhin, face à l'Allemagne et à 40 kilomètres de la frontière suisse, la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) a été mise en service en 1977.

L'ASN, qui a procédé en 2010 à la troisième visite décennale du premier de ses deux réacteurs de 900 MW, dira courant 2011 s'il est apte à fonctionner dix ans de plus et à quelles conditions.

Le deuxième réacteur sera, à son tour, arrêté au cours du deuxième trimestre 2011 pour subir une inspection identique.