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Police-Justice

Paris: deux policiers jugés en avril pour des propos racistes sur Facebook

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

En juin 2020, le site Streetpress indiquait que figuraient, sur un groupe Facebook de 7500 membres destiné aux forces de l'ordre, des "centaines" de messages racistes, sexistes et homophobes, ainsi que des appels au meurtre.

Un brigadier et un gardien de la paix seront jugés le 20 avril à Paris en correctionnelle, soupçonnés d'avoir publié des messages racistes dans un groupe Facebook appelé "TN Rabiot Police officiel", a appris l'AFP ce samedi de source proche du dossier.

Fin décembre, le parquet de Paris a cité à comparaître ces deux membres du groupe Facebook "TN Rabiot Police officiel", révélé par Streetpress en juin 2020, pour "injure publique à caractère racial", et le second également pour "provocation publique à la discrimination".

Le 4 juin 2020, le site Streetpress indiquait que figuraient, sur ce groupe Facebook de 7500 membres destiné aux forces de l'ordre, des "centaines" de messages racistes, sexistes et homophobes, ainsi que des appels au meurtre.

Face à l'indignation, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait saisi la justice.

"Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde"

Selon des éléments de l'enquête ouverte par le parquet de Paris obtenus par l'AFP, Fabrice D-P., 50 ans, gardien de la paix, se voit reprocher d'avoir écrit "Toujours la même merde qui brave tous les interdits dans ce pays. Les 'gauchiasses' puants et les immigrés qui ne fer(ont) même pas 1/10e du quart de ça chez eux."

Il a reconnu devant les enquêteurs une réaction "sous la colère", mais conteste tout caractère raciste ou discriminatoire.

Patrick C., brigadier de 44 ans, se voit reprocher ce commentaire: "Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde... Plein le cul vraiment, et on se demande pourquoi les Français ne supportent plus l'immigration".

Il a concédé des propos qui "volent pas haut", "excessifs" voire "injurieux", mais non délictueux.

Deux autres policiers entendus au cours de l'enquête ne sont en revanche pas cités à comparaître en avril. Deux autres membres du groupe ciblés par le parquet n'ont pu être identifiés. Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris n'a pas commenté.

Me Yaël Scemama, qui défend la Licra dans ce dossier avec Me Edouard Cahn, a salué le signalement et le procès qui illustrent "une volonté (...) de voir cette affaire aller jusqu'au bout."

F.R. avec AFP