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Police-Justice

Paris: 17 interpellations après des rixes qui ont fait plusieurs blessés porte de La Chapelle

Un campement de migrants dans le nord de Paris.

Un campement de migrants dans le nord de Paris. - Christophe Archambault - AFP

Ces bagarres à coups de couteau a conduit à l'intervention de la police.

Plusieurs personnes ont été blessées dont une grièvement et 17 interpellées ce week-end dans une série de rixes nocturnes entre migrants qui se sont produites dans le nord de Paris, où un campement insalubre grossit depuis des mois.

Dans le secteur de la porte de la Chapelle et son entrelacs d'axes routiers, dans la nuit de vendredi à samedi la première de ces bagarres à coups de couteau a conduit à l'intervention de la police. Trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue dont l'auteur principal des coups. 

Deux heures plus tard, une cinquantaine de personnes, dont des Afghans et d'Erythréens, se sont opposés, entraînant de nouveau l'intervention des forces de l'ordre, qui ont fait usage de lacrymogènes et de grenades de désencerclement. 27 personnes ont été blessées. 

Une rixe entre une cinquantaine de personnes

La nuit suivante, dans la nuit de samedi à dimanche, une cinquantaine d'Afghans et d'Erythréens se sont à nouveau opposés et des pierres ont été lancées sur la police qui a fait usage de lanceurs de balles de défense (LBD). Huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, a indiqué une source policière. Plus tard, une nouvelle rixe a fait deux blessés, dont un grave. Une dernière bagarre a eu lieu dimanche.

"On a soigné hier pas mal de blessures liées à la rixe" dans la clinique mobile que Médecins du monde déploie sur les campements, a indiqué ce mardi Christian Reboul, référent migrations de l'association.

"Les conditions pour la survie amènent à des batailles rangées"

"On a déjà connu ça ailleurs, sur le campement du Millénaire et à La Villette, des soucis du même ordre, mais jamais de la même ampleur. Plus les conditions se dégradent, plus les conditions pour la survie amènent à des batailles rangées", a affirmé Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile, pour qui "c'est déjà un miracle" qu'un tel incident "ne se soit pas produit avant".

Plus de 300 personnes avaient été évacuées jeudi de ce campement particulièrement insalubre, implanté sous l'autoroute et non loin de la "colline du crack" qui concentre des toxicomanes. Mais plusieurs centaines d'autres migrants n'avaient pu être pris en charge, et avaient dû rester sous leurs tentes posées à même le bitume, au ras des gaz d'échappement.

Cyrielle Cabot avec AFP