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Police-Justice

Panama papers: la justice française ouvre une enquête préliminaire

Une information judiciaire a été ouverte pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées" par le parquet national financier. Les faits révélés dans les Panama papers pourraient "concerner des résidents fiscaux français".

Après les révélations sur un vaste système d'évasion fiscale impliquant plusieurs personnalités françaises, la justice française a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées", annonce lundi soir le parquet national financier. Cette enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

Dans son communiqué, le parquet précise que les faits, révélés par les Panama papers, sur lesquels l'office va se pencher sont susceptibles de "concerner des résidents fiscaux français". Dans les panama papers, que les journalistes du Monde ont pu consulter, figurent plusieurs noms de personnalités françaises comme Patrick Balkany, le député-maire LR de Levallois-Perret, Michel Platini, l'homme d'affaires Patrick Drahi ou encore les pratiques de la Société Générale. Au total, un milliers de Français seraient concernés.

Des vérifications nécessaires

Interrogé sur le plateau de BFMTV, le secrétaire d'Etat en charge du budget, a assuré que certains dossiers étaient déjà instruits par l'administration fiscale "depuis quelques semaines. "Il y a lieu effectivement de se saisir de toutes les informations pour à la fois faire les enquêtes fiscales, les redressements nécessaires", a assuré Christian Eckert, insistant à plusieurs reprises sur le fait que des vérifications sur ces révélations sont "nécessaires".

Et de poursuivre: "Mais le parquet national financier a ouvert une information judiciaire pour voir sur le plan pénal qu’est-ce qui peut être conduit, donc toutes les informations seront exploitées".

S'estimant "choqué" par les pratiques de certains dirigeants étrangers qui auraient usé de fraude fiscale, Christian Eckert n'a pas souhaité se prononcer sur des cas particuliers, hormis celui de l'ancien ministre du Budget. "On connait Jérôme Cahuzac, la justice est d’ailleurs saisie du cas de Jérome Cahuzac et aura à se prononcer dès lors que le Conseil constitutionnel se sera prononcé sur la question prioritaire de constitutionnalité", a indiqué le secrétaire d'Etat.

J.C. avec AFP