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Police-Justice

Ouverture du procès des hormones de croissance

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Au début des années 80, plus de 1000 personnes traitées pour un problème de taille, ont été contaminées par des injections douteuses. 110 en sont mortes à ce jour. Le procès des médecins s'ouvre ce mercredi 6 février.

Mercredi 6 février, s’ouvre le premier grand procès de santé publique en France, depuis l'affaire du sang contaminé. 17 ans après le premier décès et la première plainte dans le scandale des hormones de croissance, le procès va enfin avoir lieu, au Tribunal de Grande Instance de Paris.

Plus de 110 morts sont reconnus à ce jour. Et 7 médecins, qui comparaissent pour "homicide involontaire" et "tromperie aggravée", vont devoir s'expliquer pendant près de 4 mois sur leur responsabilité dans cette catastrophe sanitaire. On leur reproche leur négligence dans la collecte et la production de cette hormone, recueillie dans des conditions douteuses, sur des cadavres humains. Des lots injectés à plus d'un millier d'enfants, atteints de problèmes de taille, les ont en fait contaminés, en particulier entre 1983 et 1985. Ils ont ainsi développé au fil des ans la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

Luc Montagnier est virologue et découvreur du virus du sida. Il va témoigner la semaine prochaine au procès. A l'époque, il est chef du département virologie à l'Institut Pasteur. Et en 1980, il alerte le directeur de cet institut des risques que la technique d'extraction des hypophyses sur des cadavres pourrait entraîner, notamment concernant la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Selon lui, dans cette affaire, « comme pour celle du sang contaminé, on a sous-estimé le danger au départ » (voir extrait sonore ci-contre).

La rédaction, avec Aurélia Manoli