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Police-Justice

Ouverture du procès de "Shitland", haut lieu du trafic de stups

Deux procès distincts doivent se tenir pour la même affaire, cette semaine et la semaine prochaine (photo d'illustration).

Deux procès distincts doivent se tenir pour la même affaire, cette semaine et la semaine prochaine (photo d'illustration). - -

Vingt-et-un membres d'un vaste réseau, qui agissait dans la cité des Boullereaux dans le Val-de-Marne, comparaissent de mardi à vendredi devant la justice.

"Shitland", c'était le surnom de la cité des Boullereaux, à Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. Un véritable supermarché de la drogue tenu 7 jours sur 7, qui drainait en moyenne une centaine de clients venus de toute l'Île-de-France, pour un chiffre d'affaires pouvant grimper jusqu'à 30.000 euros par jour.

Depuis mardi, vingt-et-une personnes doivent répondre de ce juteux commerce, qui a duré plusieurs années, devant le tribunal correctionnel de Créteil. Du guetteur à la tête de réseau en passant par les "nourrices", chargées de stocker la drogue dans leurs appartements.

Ce premier procès sera suivi la semaine prochaine d'un second acte consacré aux Boullerreaux, correspondant à un second coup de filet policier. En tout, une quarantaine de personnes sont poursuivies dans cette affaire.

Qualité du produit fourni

Les Boullereaux constituaient l'un des trois épicentres du trafic de cannabis en proche banlieue parisienne, avec des quartiers de Nanterre et de Sevran-Beaudottes, en Seine-Saint-Denis.

Il faut dire que la cité s'était taillée une solide réputation tant au niveau de la qualité du produit fourni qu'à celui de la sécurité d'achat. Les acheteurs étaient pris en charge à la sortie du RER ou de l'autoroute pour être conduits directement au "four", la cage d'escalier où s'organisait le deal.

Réquisitions "lourdes"

Les 21 personnes citées à comparaître doivent répondre du trafic et de l'ensemble de ses conséquences: parties communes dégradées, appartements squattés, peur des représailles, contrôles permanents des allées et venues.

Six d'entre elles ne se sont pas présentées mardi, notamment deux organisateurs présumés du réseau.

Le parquet a d'ores et déjà promis des réquisitions "lourdes" assorties de mandats de dépôt et de mandats d'arrêt pour les absents. D'autant que le ministère public reste contrarié par la remise en liberté, début mars, de dix suspects placés en détention provisoire à la faveur d'une erreur de procédure.