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Police-Justice

Ouverture du procès d'un détenu cannibale

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ROUEN (Reuters) - Accusé d'avoir tué et mangé un morceau de poumon d'un de ses deux codétenus en janvier 2007, Nicolas Cocaign s'est dit lundi...

ROUEN (Reuters) - Accusé d'avoir tué et mangé un morceau de poumon d'un de ses deux codétenus en janvier 2007, Nicolas Cocaign s'est dit lundi conscient des crimes qui lui sont reprochés devant la cour d'assises de Rouen.

Cheveux ras, petite moustache et collier de barbe, cet homme de 37 ans est inculpé de "torture ou acte de barbarisme et meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime".

Son étude de personnalité a laissé entrevoir une montée en puissance de ses actes délictueux: usage de stupéfiants (1992), violences avec armes (1999), vols avec violence (2004), jusqu'aux six mois de prison auxquels il est condamné en 2007 pour agression sexuelle sur sa fille.

Prié par son avocat, Fabien Picchiottino, d'expliquer ses pulsions sado-masochistes qui l'ont conduit à tuer et à manger un morceau de Thierry Baudry, il a répondu: "Ça me stabilisait".

D'une voix douce, il s'est dit conscient de l'illégalité des infractions et crimes qui lui sont reprochés.

La défense entend toutefois plaider son irresponsabilité.

Etienne Noël, avocat des parties civiles, dont la famille de la victime de 26 ans, a expliqué que Thierry Baudry était quelqu'un "d'extrêmement vulnérable".

Le ministère de la Justice a reconnu la responsabilité de l'administration pénitentiaire dans la présence de trois détenus dans la cellule. Des indemnités ont déjà été accordées aux familles des victimes.

Etienne Noël a exigé que l'on "décortique le mode opératoire qui a conduit à mettre Thierry Baudry dans la cellule de Nicolas Cocaign. Ces trois personnes réunies, c'est une décision de l'administration pénitentiaire. Il faut que ce soit dit".

L'avocat des parties civiles s'est dit conscient des problèmes psychologiques de l'accusé: "Je n'aurais aucun commentaire à faire s'il était déclaré irresponsable. Je me rangerais à l'avis des médecins".

Après avoir entendu lundi les témoins de personnalité, dont la mère de l'accusé, les jurés questionneront les directeurs d'enquête. La journée de mardi sera réservée aux médecins légistes, aux experts psychiatres et psychologues. Les interventions des parties civiles, le réquisitoire et la plaidoirie de la défense sont attendus pour jeudi avec un verdict en soirée.

Marc Parrad, édité par Yves Clarisse