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Ouverture d'une enquête préliminaire pour "abus de confiance" contre plusieurs dirigeants de La France Insoumise

Le drapeau de la France Insoumise à Lille (Photo d'illustration).

Le drapeau de la France Insoumise à Lille (Photo d'illustration). - PHILIPPE HUGUEN

Plusieurs dirigeants de LFI, dont Jean-Luc Mélenchon, sont sous le coup d'une enquête préliminaire depuis mai dernier pour "abus de confiance" et "recel", a annoncé le parquet de Paris ce mardi.

Une enquête préliminaire a été ouverte le 14 mai dernier pour "abus de confiance" et "recel" contre "plusieurs dirigeants de La France Insoumise", a annoncé le parquet de Paris ce mardi. Une enquête confiée à la Brigade financière de la police judiciaire de Paris, selon nos informations.

Selon le Canard Enchaîné, les insoumis Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, Bastien Lachaud, Bernard Pignerol et Muriel Rozenfeld sont soupçonnés d'avoir réglé "avec le chéquier de la France Insoumise" les amendes dont ils avaient écopé en décembre 2019 pour "acte d'intimidation, rébellion et provocation" dans l'affaire de la perquisition houleuse au siège de la France insoumise.

Des indemnités réglées par le biais de LFI

Les cinq dirigeants LFI avaient été condamnés par le tribunal de Bobigny pour leur comportement envers des policiers et magistrats lors de la perquisition qui avait eu lieu en octobre 2018 dans les locaux du parti. Ils devaient donc verser 26.500 euros de dommages et intérêts aux parties civiles. Or ces indemnités ont été réglées par le biais de l'association de la France insoumise et non pas individuellement par les députés.

Ce paiement soulève donc de nombreuses questions et fait désormais l'objet de vérifications. Qui a payé les sommes dues? Avec quel argent? Etait-ce bien légal? Selon nos informations, cette enquête ne fait pas suite à une plainte mais elle a été ouverte en raison d'une suspicion parvenue aux oreilles des magistrats. La question est donc de savoir si ces dommages et intérêts ont bien été payés par la France insoumise mais aussi de savoir si de l'argent public a été utilisé dans ce règlement, résume l'une des sources contactée par l'AFP.

"Les amendes ont été payées personnellement, les frais de procédures et les indemnités réclamées par les policiers (au total 50 000 euros) ont été payés par le mouvement", explique à BFMTV Jean-Luc Mélenchon, considérant ne rien avoir à se reprocher car "la loi le permet." 

Un peu plus tôt ce mardi sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon avait écrit: "Une fuite organisée (et rémunérée?) par tweet dit que Madame Champrenault se venge avec une nouvelle enquête préliminaire. De quoi s'agit-il? Je ne sais pas. La justice de Macron c'est ça".

"Si la partie pénale, les amendes, doivent être réglées personnellement par les justiciables, ce qui a été fait par chacune des personnes concernées, les dommages et intérêts relèvent eux du civil", a-t-il aussi soutenu dans un communiqué mardi. "Ils peuvent donc à ce titre être réglés par un tiers. La France insoumise a fait le choix de régler ces dommages et intérêts liés à une perquisition dans ses locaux", assume l'ancien candidat à la présidentielle.

"Nous dénonçons cette nouvelle instrumentalisation de la justice qui semble être motivée pour alimenter des articles visant à nous intimider et à véhiculer des rumeurs infamantes", ajoute-t-il.
Cécile Ollivier, Sarah-Lou Cohen, Mélanie Vecchio, Jérémy Brossard et Jeanne Bulant avec AFP