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Police-Justice

Ouverture d'une enquête après l'agression d'un musulman septuagénaire à Rouen

Une voiture de police (photo d'illustration)

Une voiture de police (photo d'illustration) - AFP

Un septuagénaire de confession musulmane a été agressé à Rouen au lendemain de l'attentat perpétré dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Une enquête a été ouverte.

Un Français d'origine sénégalaise installé dans l'Hexagone depuis 50 ans, a été pris à partie, mercredi matin, au lendemain de l'attaque qui a coûté la vie au père Jacques Hamel, au pied de son immeuble à Barentin en Seine-Maritime, commune de près de 12.000 habitants, située à une quinzaine de kilomètres au nord de Rouen.

L'agresseur a d'abord interpellé les filles du septuagénaire, qui s'apprêtaient à reprendre la route vers Paris après avoir rendu visite à leur père, pour une question de place de parking, selon le récit de l'avocat. Il s'en prend peu après à leur père, vêtu d'une djellaba et coiffé d'une chéchia, qui les aidait à charger leurs bagages.

"Sale Noir, si je descends d'ici c'est pour te taper. Je vais t'égorger pour vous faire comme vous nous faites à nous, c'est pas parce que t'es en robe et avec un chapeau que tu vas faire la loi ici", crie l'automobiliste, toujours selon l'avocat de la victime Maître Ouadie Elhamamouchi.

Un traumatisme crânien

Le septuagénaire rassure alors ses filles et leur demande de prendre la route, puis tente de regagner son domicile. Mais l'homme effectue une marche arrière pour essayer de le percuter, sans succès.

Voyant que son agresseur le suit, le septuagénaire rentre dans l'immeuble et s'empare d'une marmite dans la première poubelle venue pour se défendre. Il rentre dans l'ascenseur mais l'homme parvient se faufiler derrière lui, le frappe à la tête et manque de l'étrangler, selon son avocat.

"Il a eu un traumatisme crânien, ce sont les autres membres de sa famille qui l'ont retrouvé presque inconscient dans l'ascenseur", précise Ouadie Elhamamouchi.

Conduit au CHU de Rouen, il en est ressorti le lendemain avec 3 jours d'incapacité totale de travail.

Fréquentant parfois la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray, il connaissait de nom le père Jacques Hamel et avait été très affecté par l'attentat dans l'église.

"Une enquête a été ouverte après une plainte déposée pour des faits de violences en raison de la religion de la victime", a déclaré la permanence du parquet, dimanche, confirmant des informations publiées dans le quotidien Paris Normandie.

la rédaction avec AFP