BFMTV
Police-Justice

Onze villes de l'Ouest déclarent la guerre aux rodéos motorisés

Les députés examinent ce jeudi une proposition de loi contre les rodéos urbains.

Les députés examinent ce jeudi une proposition de loi contre les rodéos urbains. - Capture BFMTV

Les maires de onze communes de l'Ouest du pays se mobilisent pour lutter contre les rodéos motorisés, ces rassemblements sauvages qui consistent à rouler sur la roue arrière d'une moto ou d'un quad. Ils réclament au ministre de l'Intérieur un arsenal législatif prenant en compte ce phénomène.

"Il ne se passe pas une semaine désormais sans que les habitants de nos communes ne subissent ces comportements particulièrement dangereux et exaspérants pour ceux qui entendent les moteurs vrombir sous leurs fenêtres pendant des heures." Voilà le constat dressé par les élus de onze villes de l'Ouest, qui ont décidé de s'engager dans véritable un combat contre les rodéos urbains, ces rassemblements où des jeunes réalisent des roues arrière ou des acrobaties avec des motos ou des quads.

Ce mercredi, les élus de Brest, La Roche-sur-Yon, Le Mans, Lorient, Nantes, Rennes, Rezé, Saint-Herblain, Saint-Brieuc, Vannes et Saint-Nazaire se sont réunis afin de présenter leur "plan d'actions commun" afin de lutter contre ce phénomène. A leur action, ils souhaitent associer la police nationale, les bailleurs sociaux et les habitants. Réflexion autour de l'aménagement urbain, prise d'arrêtés municipaux pour interdire la circulation de mini motos, action de prévention, mais aussi la création d’une cellule d’investigation et d’intervention dédiée aux rodéos dans chaque commissariat, sont autant de moyens évoqués.

La loi pas assez armée contre ce phénomène

Reste que les élus dénoncent l'absence d'un arsenal législatif qui sanctionnerait les rodéos. "Nous en appelons donc au gouvernement et aux parlementaires pour prendre à bras le corps ce problème", plaident ces onze élus qui interpellent directement le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. Pour eux, la lutte contre ces rassemblements ou contre la circulation de certains véhicules en ville, comme les quads ou les mini-motos, devrait être intégrée aux prérogatives de la nouvelle police de sécurité du quotidien. 

"Les rodéos, pratique dangereuse et qui se pratique volontairement pour nuire à la tranquillité publique, en sont un exemple qu’il faut désormais combattre tous ensemble", écrivent-ils.

En 2015, la sénatrice Les Républicains Caroline Cayeux avait déposé une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre les rodéos urbains. Depuis, d'autres élus ont tenté de faire évoluer les lignes, afin que les policiers n'aient plus comme seul moyen de sanctionner les participants à ces rassemblements que de délivrer des amendes pour non-port de casque. En août dernier, Nicolas Daragon, maire Les Républicains de Valence, dans la Drôme, appelait ses collègues maires de France à "faire évoluer la loi", souhaitant que "l'État prenne ses responsabilités" sur les rodéos motorisés en zone urbaine "face au ras-le-bol des habitants".

Le 30 novembre, le sénateur-maire de Massy Vincent Delahaye a porté un texte allant également dans ce sens avec deux autres élus du département de grande banlieue parisienne: le député Robin Reda (LR) et le maire de Viry-Châtillon, Jean-Marie Vilain (UDI).
Justine Chevalier