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Police-Justice

"On est qui on veut": la mère de Lucas lance un appel à la liberté après le suicide de son fils

La mère de Lucas a pris pour la première fois la parole dans une interview accordée à "Vosges Matin" ce samedi. Elle réclame que "justice soit faite" et que les harceleurs de son fils "reconnaissent leurs torts".

"Il faut être libre. Il faut s'aimer soi-même. Il faut vivre". Trois semaines après le suicide de son fils à Golbey (Vosges), la mère de Lucas a appelé les victimes de harcèlement à "parler", rappelant qu'on "est tous différents" et "qu'on a tous le droit d'être comme on est".

"Parlez-en! N'ayez pas peur, à qui que ce soit, parlez-en! Il faut se libérer. Ne pas le prendre comme une faute. Qu'ils vivent comme ils l'entendent. Qu'ils vivent comme bon leur semble. Il y a une oreille attentive, toujours quelqu'un qui peut aider, la famille, les amis, un psychologue, la police... Il ne faut pas craindre les représailles", a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à Vosges Matin.

"C'est votre bien-être et c'est votre vie qui sont en jeu et ce sont vos choix. On est tous différents et a tous le droit d'être comme on est. Et on n'est pas seuls", a rappelé Séverine.

La mère de Lucas avait fait plusieurs signalements auprès de l'établissement de son fils sur le harcèlement, dont il était victime en raison de son homosexualité.

"Montrer aux harceleurs la portée de leurs actes"

Au delà des victimes de harcèlement, elle martèle qu'il "faut être libre".

"Être libre comme on est, libre comme on veut et peu importe le regard des autres. Il faut être libre. Il faut s'aimer soi-même. Il faut vivre. Il faut garder cet espoir de se dire que dans la vie on fait ce que l'on veut, on est comme on veut et on est qui on veut, voilà tout".

Si la mère de Lucas "ne souhaite pas interférer dans l'enquête" en cours pour déterminer les circonstances du suicide de son fils, elle attend d'elle que "justice soit faite" et notamment que "les auteurs [de harcèlement] reconnaissent leurs torts et surtout que quelque chose soit réalisé afin qu'ils ne recommencent plus".

"On aimerait les faire intervenir éventuellement dans des actions que nous pourrions mener afin qu'ils fassent leur mea culpa. Montrer aux harceleurs la portée de leurs actes et leur faire comprendre les peines qui sont encourues, tout ce qu'ils risquent en tant que harceleurs, tout ce qui est risqué en tant que harcelé", a-t-elle expliqué.

Quatre mineurs devant la justice

La justice doit prochainement se prononcer sur le sort de quatre collégiens de 13 ans, renvoyés devant le tribunal pour "harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide" de Lucas, a annoncé vendredi le procureur de la République, Frédéric Nahon.

"Lors de leurs auditions, les mis en cause, deux filles et deux garçons âgés de 13 ans, scolarisés dans le même établissement que Lucas, ont uniquement admis avoir proféré à plusieurs reprises des moqueries à l'encontre de leur camarade", a-t-il précisé.

Une marche blanche est prévue le dimanche 5 février à Épinal en mémoire du jeune adolescent.

Emilie Roussey