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Police-Justice

Nucléaire: de six mois à un an avec sursis requis à l'encontre de 29 militants de Greenpeace

L'une des banderoles déployées au matin du 15 juillet 2013 sur la centrale du Tricastin, dans la Drôme.

L'une des banderoles déployées au matin du 15 juillet 2013 sur la centrale du Tricastin, dans la Drôme. - -

Les 29 militants de Greenpeace comparaissent devant le tribunal correctionnel de Valence pour s'être introduits dans la centrale nucléaire du Tricastin.

Des peines de six mois à un an de prison avec sursis ont été requises mardi à Valence à l'encontre de 29 membres Greenpeace. Les militants écologistes sont jugés en correctionnelle pour s'être introduits au mois de juillet 2013 sur le site de la centrale nucléaire du Tricastin, dans la Drôme.

La peine la plus lourde - un an avec sursis - a été réclamée à l'encontre du principal prévenu, qui avait bousculé un gendarme au cours de l'intervention des forces de l'ordre. L'homme était également poursuivi pour "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique" n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail.

Accusé de "faire entrer le loup dans la bergerie"

Le procureur Gilbert Emery a condamné le fait que ce militant, spéléologue aguerri, qui s'était encordé à 40 mètres de hauteur sur la centrale, avait "destabilisé" un gendarme en tirant sur sa corde.

A l'audience, le militaire a reconnu n'avoir pas recu de coup et n'avoir eu aucun contact physique avec le prévenu.

"Quand on veut défendre une cause noble, on s'entoure de précautions et l'on ne fait pas prendre de risques. Un jour on va faire entrer le loup dans la bergerie et on aura une catastrophe", a dit le procureur. "Il y a d'autres façons de procéder en démocratie et cette action est l'illustration que cette action n'est pas bonne", a-t-il ajouté.

Des banderoles déployées près des réacteurs

Poursuivis pour "violation de domicile" et "dégradations en réunion" après leur interpellation et une plainte d'EDF, les prévenus, de nationalités française, russe, espagnole, roumaine, belge, suisse, allemande, etc., encourent cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

Seuls neuf d'entre eux étaient présents à l'audience. Le procès avait été renvoyé le 12 septembre à la demande de Greenpeace et d'EDF.

A l'aube du 15 juillet 2013, les militants avaient pénétré dans l'enceinte nucléaire en escaladant des clôtures et en cisaillant des grillages, cadenassant des portails pour retarder l'intervention des forces de l'ordre.

Une vingtaine d'entre eux s'étaient introduits en "zone de protection renforcée" et un plus petit groupe "en zone protégée" au niveau de la station de pompage. Certains avaient même réussi à se jucher sur des structures métalliques proches des réacteurs, à l'aide de matériel d'escalade, pour y déployer des banderoles.

D. N. avec AFP