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Police-Justice

Nouvelles drogues de synthèse: le gouvernement dévoile une série de mesures contre le trafic

Image d'illustration - La 3-MMC se présente sous la forme de poudre, de cristaux ou même de comprimés

Image d'illustration - La 3-MMC se présente sous la forme de poudre, de cristaux ou même de comprimés - Pixabay

Le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave a dévoilé dans les colonnes du Parisien une série de mesures visant à lutter contre le "fléau" de ces nouveaux stupéfiants qui déferlent sur le territoire et dans le monde.

3-MMC, 2C-B, Prégabaline, Brieka,... En trois ans, les saisies de drogues de synthèse ont été multipliées par quatre, souligne le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave dans un entretien accordé au Parisien ce vendredi 17 mai. Au total, c'est l'équivalent d'une tonne et demi de ces nouveaux stupéfiants qui a été interceptée par les autorités.

Une augmentation des saisies qui cache pourtant une hausse encore plus considérable du trafic et de l'usage de ces stupéfiants en France et dans le monde entier. "Très accessibles, peu chères, nocives et addictives", comme l'explique le ministre, ces drogues sont logiquement très prisées des consommateurs.

Mais en plus de représenter des marchés de consommation, l'Europe et l'Hexagone sont aussi des lieux de transit et de production pour ces substances avant leur expédition de l'autre côté de l'Atlantique.

Des matières premières légales et détournées

"La difficulté c'est que ces produits ressemblent à des médicaments, donc facilement transportables en grande quantité", indique Thomas Cazenave.

Contrairement aux drogues produites à base de plantes comme la cocaïne et l'héroine, ces stupéfiants sont fabriqués dans des laboratoires clandestins à partir de "précurseurs de drogues", des substances chimiques, tout à fait légales, et majoritairement importées d'Asie.

Pour augmenter les saisies de ces substances de base, Thomas Cazenave veut "améliorer les contrôles à l'arrivée sur les plateformes logistiques" afin d'empêcher leur transit vers des laboratoires clandestins d'Europe notamment. Pour ce faire, il a annoncé que de "nouveaux moyens d'enquête et technologiques seront mis en oeuvre".

"Pour cela, notre priorité porte sur le contrôle du fret express et postal", a ajouté le ministre.

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Une clause pour saisir ces substances non classifiées

Et pour renforcer les saisies de ces matières premières, le gouvernement compte sur un nouvel outil: la clause surnommée "Catch all" (attrape-tout en français) dont l'arrêté a été signé ce vendredi 17 mai.

Ce dispositif européen, "permet, en effet, de saisir une substance non classifiée, dès lors qu’un faisceau d’indices permet de supposer une utilisation illicite", peut-on lire dans la loi visant à donner de nouveaux moyens à la douane, votée l'année dernière. C'est ce qui permettra aux douaniers d'intervenir dès l'arrivée de ces matières premières légales en Europe.

"(La clause) étend aussi le pouvoir des agents dans la lutte contre ces précurseurs en leur permettant de recourir à des techniques spéciales d'investigation", explique Thomas Cazenave. Il entend ainsi faciliter "l'identification et le démantèlement d'éventuels laboratoires de production".

Enfin, comme les commandes de ces produits se font principalement via le dark net, le gouvernement prévoit aussi de renforcer "les équipes cyberdouane". "Nous disposerons de 70 cyberdouaniers qui peuvent procéder à des "coups d'achat", ces investigations menées sous "pseudo acheteur".

Pour repérer ces colis illicites, Thomas Cazenave annonce également l'expérimentation d'un scan "intelligent" des colis dans deux centres logistiques aéroportuaires.

Nina Le Clerre