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Police-Justice

Nouvelle-Calédonie: trois jeunes Kanaks, deux gendarmes... Qui sont les personnes tuées lors des émeutes?

En plus d'un premier gendarme tué mercredi, trois civils ont été "assassinés", a déclaré le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. Un deuxième gendarme a ensuite trouvé la mort ce jeudi 16 mai.

Une crise politique déjà meurtrière. Depuis le début des émeutes mardi 14 mai, cinq personnes sont mortes en Nouvelle-Calédonie, où l'état d'urgence a été déclaré par Emmanuel Macron mercredi. Des militaires sont arrivés tôt sur place pour protéger le port de Nouméa ce jeudi 16 mai. Parmi les victimes de ces émeutes, trois civils et deux gendarmes, a-t-on appris auprès des autorités.

Devant le Sénat, Gérald Darmanin a indiqué que "des Vieux sont venus parler aux gendarmes. [L'un d'entre eux] a alors retiré son casque et s'est fait tirer dessus, en plein front". Cet homme de 22 ans s'appelait Nicolas Molinari. Membre du 4ème peloton porté de l'escadron de gendarmerie mobile de Melun, il est mort à 23h46 mercredi, heure de Nouvelle-Calédonie.

Formé à Montluçon

Selon les éléments communiqués par la Gendarmerie nationale, il avait rejoint l'institution en 2020, comme gendarme adjoint volontaire. "Après une formation à l’école de gendarmerie Montluçon, il est affecté à la brigade de proximité de Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme, puis au Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie de Romans-sur-Isère".

Il souhaite poursuivre son engagement et est admis en 2022 au concours des sous-officiers de gendarmerie, intégrant à nouveau l'école de gendarmerie de Montluçon. À l’issue de sa scolarité, il choisit la gendarmerie mobile et l’escadron de gendarmerie mobile de Melun, en Île-de-France. Nicolas Molinari était célibataire sans enfant. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a adressé ses condoléances à sa famille et à ses camarades.

Après ce premier gendarme, un second a trouvé la mort ce jeudi 16 mai. Il est mort après un "tir accidentel" survenu "à l'occasion d'un départ en mission, alors qu'une unité configurait un véhicule blindé sur la caserne de Bailly" de l'île, selon la gendarmerie. On ignore encore ce jeudi matin son identité.

Des Kanaks "assassinés" par des particuliers

Du côté des civils, trois habitants de Nouvelle-Calédonie sont morts. Selon les premiers éléments, il s'agirait de trois jeunes Kanaks. L'un d'entre eux avait 20 ans et "avait l'avenir devant lui", a expliqué le maire de Maré, commune des îles Loyauté, dans un communiqué.

"Il était en première année de BTS. Il s'appelait Gibril Saïko Salo. Il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment", écrit-il, affirmant que "notre pays mérite mieux".

Les noms des deux autres victimes n'ont pas été communiqués. Il s'agit d'un homme de 36 ans et d'une femme de 17 ans. Ces trois Mélanésiens n'ont pas été tués par les forces de l'ordre. Mais par des "particuliers" qui ne sont pas membres des milices d'autodéfense, a déclaré ce jeudi 16 mai le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.

"Nous retrouverons (les coupables)"

"Les auteurs des crimes des quatre victimes [les trois civils et le gendarme, NDLR] décédées sont des assassins. Ce sont des particuliers qui ont fait usage d’armes", a déclaré Louis Le Franc, lors de sa conférence de presse, alors que le cinquième mort n'avait pas encore été recensé.

"Nous les retrouverons. Je les appelle à se rendre. Il s’agit de trois personnes. Celui qui a tué le gendarme et deux autres qui ont tué trois jeunes Calédoniens".

Dans un communiqué ce mercredi, le CCAT, frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS), a appelé à "l'apaisement et au respect des consignes". L'organisation, qualifiée de "mafieuse" par Gérald Darmanin, "interpelle l'État sur la présence de milices loyalistes qui agressent nos gens sur le terrain avec la caution des forces de l'ordre".

Ariel Guez