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Police-Justice

Nouvelle brèche dans le régime de la garde à vue

La Cour de cassation a ouvert une nouvelle brèche dans le régime de la garde à vue, procédure policière coercitive qui concerne chaque année plus de 900.000 personnes. La plus haute juridiction du pays a estimé qu'on ne pouvait maintenir en l'état des rég

La Cour de cassation a ouvert une nouvelle brèche dans le régime de la garde à vue, procédure policière coercitive qui concerne chaque année plus de 900.000 personnes. La plus haute juridiction du pays a estimé qu'on ne pouvait maintenir en l'état des rég - -

PARIS (Reuters) - La Cour de cassation a ouvert mardi une nouvelle brèche dans le régime de la garde à vue en France, procédure policière coercitive...

PARIS (Reuters) - La Cour de cassation a ouvert mardi une nouvelle brèche dans le régime de la garde à vue en France, procédure policière coercitive qui concerne chaque année plus de 900.000 personnes.

La plus haute juridiction du pays a estimé qu'on ne pouvait maintenir en l'état, comme c'est envisagé, des régimes dérogatoires avec accès limité à un avocat pour les affaires de terrorisme, de trafic de drogue et de crime organisé.

Cet arrêt va probablement contraindre le gouvernement à revoir le projet de réforme présenté la semaine dernière, qui prévoit le maintien de ces régimes dérogatoires, tout en modifiant le régime de la garde à vue pour les autres affaires.

Comme le Conseil constitutionnel le 30 juillet dernier, et la Cour européenne des droits de l'homme dans plusieurs arrêts, la Cour de cassation a par ailleurs confirmé que la France devait permettre l'accès des avocats à leurs clients pendant la garde à vue et obliger les policiers à notifier aux suspects leur droit au silence.

La plus haute juridiction française fixe cependant au 1er juillet 2011 la date d'application des nouvelles stipulations, ce qui évite de mettre en péril d'ici là la régularité des procédures et donne le temps au gouvernement de mettre son projet à jour.

La garde à vue, dont la durée peut aller jusqu'à 48 heures en droit commun, peut être de quatre jours en matière de terrorisme, de trafic de drogue, et de criminalité organisée, avec accès possible à l'avocat seulement à la 72e heure.

C'est ce point que la Cour de cassation oblige à modifier.

"La restriction du droit pour une personne gardée à vue d'être assistée dès le début de la mesure par un avocat (...) doit répondre à l'exigence d'une raison impérieuse, laquelle ne peut découler de la seule nature de l'infraction", explique-t-elle dans un communiqué.

La Cour ne ferme donc pas totalement la porte à d'éventuelles dérogations au droit d'accès à un avocat.

Le projet est déjà critiqué sur d'autres points. Le régime d'audition dite "libre", sans avocat, qu'il créé pour remplacer les interrogatoires coercitifs est vu par les avocats comme une possibilité de garder les règles anciennes de manière hypocrite.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser