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Police-Justice

Nouvel incident au procès d'Yvan Colonna

Un nouvel incident considéré comme une irrégularité par la défense est survenu vendredi au procès d'Yvan Colonna, jugé pour la troisième fois aux assises spéciales de Paris pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998. /Photo d'archives/REU

Un nouvel incident considéré comme une irrégularité par la défense est survenu vendredi au procès d'Yvan Colonna, jugé pour la troisième fois aux assises spéciales de Paris pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998. /Photo d'archives/REU - -

Un nouvel incident considéré comme une irrégularité par la défense est survenu vendredi au procès d'Yvan Colonna, jugé pour la troisième fois aux assises spéciales de Paris pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998.

Me Eric Dupond-Moretti, un des avocats du berger de Cargèse, a surpris dans la salle d'audience le greffier du juge d'instruction antiterroriste Gilbert Thiel, venu apparemment prendre des notes sur la déposition alors en cours de son ancien collègue Jean-Louis Bruguière.

La défense a déposé des conclusions écrites à la cour sur cet incident, susceptible de constituer une irrégularité, puisqu'un témoin ne peut s'informer en principe des débats avant de venir à l'audience.

La cour a ordonné une enquête interne. Gilbert Thiel était attendu à la barre en fin de journée.

Jean-Louis Bruguière et Gilbert Thiel se sont vivement opposés lors de l'instruction sur l'assassinat du préfet de Corse, qu'ils étaient pourtant censés conduire ensemble.

Le premier cherchait à tenir à l'écart le second, qui n'a ainsi été informé qu'à la dernière minute des arrestations des tueurs en mai 1999. Gilbert Thiel travaillait avec la gendarmerie puis le SRPJ d'Ajaccio tandis que Jean-Louis Bruguière faisait confiance à la police antiterroriste.

Comme lors des quatre premiers procès de l'affaire, la défense fait valoir ces épisodes ainsi que de nombreuses irrégularités policières pour étayer ses critiques contre l'instruction, qu'elle voit comme biaisée.

Dans cette audience ouverte début mai, la cinquième sur cette affaire, la défense a fait mentionner au procès-verbal des débats un premier incident similaire survenu le 20 mai, la présence dans le public d'un témoin censé venir ultérieurement à la barre, le journaliste du Monde Jacques Follorou.

Yvan Colonna, en prison depuis 2003, s'est toujours dit innocent du crime et a présenté à ce procès une nouvelle version des faits. Il aurait refusé de faire partie du groupe de tueurs, ce qui aurait amené une rancune des assassins les amenant à le mettre en cause de manière mensongère.

Le procès doit s'achever vers la mi-juin.

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal