BFMTV
Police-Justice

À Nice, trois blessés dans un quartier gangréné par le trafic de drogue

Un écusson de la police nationale (image d'illustration).

Un écusson de la police nationale (image d'illustration). - - AFP

Trois personnes ont été blessées dans la nuit de dimanche à lundi dans un quartier de Nice secoué par des violences liées au trafic de stupéfiants. Six personnes ont été placées en garde à vue à la suite de ces incidents.

Une fusillade dans un quartier de Nice gangréné par le trafic de drogue a fait trois blessés dans la nuit de dimanche à lundi, selon la police et les pompiers, quelques jours après d'autres incidents par arme blanche et arme à feu.

Lundi soir, la préfecture des Alpes-Maritimes a annoncé de déploiement "dès ce soir" sur le terrain d'une unité de CRS, des effectifs de la Police Nationale et de la Gendarmerie, conformément à ce qu'avait demandé le maire de Nice, Christian Estrosi (LR).

Un trentenaire en urgence absolue

Dimanche, la police est intervenue "après des coups de feu vers 23 heures" et "des renforts du Raid et de la gendarmerie ont été déployés" dans le quartier des Liserons, dans le nord-est de Nice, a précisé une source policière.

Un homme âgé d'environ 35 ans a été évacué à l'hôpital en urgence absolue, selon les pompiers. Six personnes ont été placées en garde à vue à la suite de ces incidents, selon le parquet.

Le quartier avait déjà été secoué par des violences la semaine dernière. Mercredi, avait eu lieu "une rixe qui a fait une victime à coup de barre de fer", a précisé le parquet. Selon le procureur de Nice, il s'agit de règlements de compte entre une bande tchétchène et une autre bande, comme cela est le cas à Dijon ces derniers jours. Les membres de la bande tchétchène vivent dans le quartier des Liserons ont se sont déroulés les faits. Et selon les premiers éléments de l'enquête, ces violences interviennent sur fond de "guerre de territoire" entre clans.

Jeudi, une personne avait été blessée par arme blanche dans la journée et une autre par arme à feu dans la soirée. Le lendemain, "une grosse opération de police avait eu lieu et une arme avait été saisie", a indiqué à l'AFP la procureure adjointe de Nice Parvine Derivery.

Eric Ciotti réclame "un rétablissement rapide de l'ordre"

Une information judiciaire doit être ouverte dans la journée et deux personnes déférées à la suite des premiers incidents de mercredi, a-t-elle ajouté, évoquant des affrontements entre personnes issues de communautés différentes.

Dans un communiqué, le député Eric Ciotti (LR) a demandé au ministre de l'Intérieur "un rétablissement rapide de l'ordre et de l'autorité face à des voyous qui prennent un otage les habitants du quartier".

Des violences et tensions ont déjà émaillé un autre quartier de l'est de Nice, pendant le confinement en avril, au pied de grands ensembles HLM de la rue Braille, où opérait un réseau de dealers.

"Des habitants excédés ont essayé de prendre le contrôle pour empêcher que les clients (du trafic de drogue) ne viennent, et occuper le terrain pour gêner le trafic", selon la police judiciaire, prudente concernant un éventuel caractère communautaire des incidents de cette période.

Dans la soirée du 17 avril, malgré le couvre-feu, des tirs d'armes automatiques avaient retenti et deux personnes avaient été blessées. Des voitures avaient été incendiées les 25 et 29 avril et des inscriptions anti-tchétchènes taguées. La police judiciaire de Nice enquête pour "tentative d'homicide volontaire" sur ces incidents durant le confinement.

Jeanne Bulant avec AFP