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Police-Justice

Nantes: une enquête ouverte après des soupçons d'agressions à la seringue en boîte de nuit

Photo d'illustration d'une boîte de nuit.

Photo d'illustration d'une boîte de nuit. - Geoffrey de Kleijn - Flickr

Trois étudiantes présentant des traces de piqûres et déclarant avoir été prises de malaise durant une soirée en boîte de nuit ont porté plainte. Le parquet de Nantes appelle à la vigilance.

Trois étudiantes nantaises ont porté plainte après avoir constaté la présence de traces de piqûres sur leur corps et avoir ressenti un malaise lors d'une soirée en boîte de nuit vendredi, rapporte Ouest-France. Le parquet de Nantes a ouvert une enquête sur des "soupçons d'administration de substances nuisibles", alors que ces événements font craindre des agressions commises à l'aide de seringues.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, sept jeunes femmes s'adressent à des membres de la Protection Civile de Loire-Atlantique présents au sein du club le Warehouse, à Nantes. Elles rapportent avoir eu une douleur au bras, suivie d'une sensation de malaise alors qu'elles étaient sur la piste de danse, rapporte le quotidien régional.

Par le biais d'une publication sur le compte Instagram @balance_ton_bar_nantes, qui recense des témoignages d'agressions subies dans des établissements de la ville, l'une d'elle raconte ce qui lui est arrivé.

Contrôles renforcés à l'entrée de la boîte

"Sur les coups de 1 heure/1 heure 30, j'étais dans la foule en train de danser et j'ai senti une piqûre. J'ai directement regardé mon bras et j'ai vu une main avec une seringue partir dans la foule", détaille-t-elle dans ce post publié ce lundi.

La jeune femme précise qu'elle n'a pas eu le temps d'apercevoir qui tenait la seringue. Elle raconte également avoir fait une prise de sang le lendemain et en attendre les résultats.

Auprès du quotidien régional, le cogérant de l'établissement annonce que, après cet épisode, la sécurité et les contrôles ont été renforcés, avec des "fouilles". D'après nos confrères, le club propose depuis quelques temps à ses clients des verres anti-GHB (couverts par des capuchons), pour éviter que des substances puissent y être versées. Ce type d'agression à la seringue pourrait être un moyen de détourner ces nouveaux procédés.

Des dossiers "pris au sérieux" par la justice

Contacté par France Bleu, le procureur de Nantes, Renaud Gaudeul, déclare qu'une "dizaine de personnes, exclusivement des jeunes femmes" ont signalé ce type de faits à la justice. Des témoignages qu'il dit "prendre très au sérieux", même si les dossiers sont en cours de vérification.

"On invite les clients à être vigilants tout comme les employés des boîtes de nuit", conseille-t-il auprès de nos confrères.

D'autant que la difficulté de ce type d'agression réside dans le fait que les drogues se dissipent rapidement dans l'organisme, et que les victimes ont parfois du mal à prouver qu'on leur a injecté des substances à leur insu.

Un témoignage similaire à Rennes

Une semaine plus tôt, c'est à Rennes qu'un témoignage similaire émergeait sur le compte "Balance ton bar" de la ville. L'étudiante concernée, qui n'a pas porté plainte, y raconte avoir été piquée de la même manière au niveau de la jambe et avoir écopé d'un bleu dont elle a partagé la photo sur ses réseaux sociaux.

Elle estime avoir eu de la "chance" de ne pas avoir ressenti les effets de la drogue. "C’est quand même un peu traumatisant de se dire qu’on peut ainsi être infecté ou drogué à son insu", témoigne-t-elle auprès de Ouest-France.

Elisa Fernandez