Mort de Thomas: le renseignement inquiet avant de nouvelles mobilisations de l'ultradroite cette semaine

"De nouveaux rassemblements organisés par l'ultradroite vont se tenir et sont susceptibles de manifester un niveau de violence égal, voire supérieur, à l'encontre des populations issues de l'immigration et des forces de l'ordre", indique une note du renseignement que BFMTV a pu consulter.

Une semaine après la mort de Thomas, l'ultradroite a pris la rue. Dans de nombreuses villes du pays, plus d'un millier de personnes ont participé à 13 rassemblements organisés ce week-end. Une "mobilisation inédite", alertent les autorités dans une note de renseignement que BFMTV a pu consulter.

Cette mobilisation devrait se poursuivre. "Plusieurs rassemblements sont programmés à l'initiative d'entités d'extrême droite et d'ultradroite", note la Direction nationale du renseignement territorial.

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Des appels à la mobilisation dans plusieurs villes

Trois d'entre eux ont eu lieu ce lundi à Lyon, Grenoble et Aix-en-Provence. D'autres sont prévus cette semaine à Lille et Bordeaux, alors qu'un "appel à se mobiliser devant toutes les mairies de France (...) a aussi été diffusé sur Tiktok". Un appel "pour rendre justice à Thomas et toutes les autres victimes de ces barbares", détecté par les renseignements mais "peu relayé pour le moment".

Ces nouveaux rassemblements "sont susceptibles de manifester un niveau de violence égal, voire supérieur, à l'encontre des populations issues de l'immigration et des forces de l'ordre", prévient la Direction nationale du renseignement.

"Cette détermination renforcée à combattre l'immigration et les discours y étant favorables risque de se traduire par des violences lors des mobilisations contre les structures dédiées à l'accueil des demandeurs d'asile et/ou des réfugiés", martèlent les autorités.

"Capacité de coordination" et "mobilisation en nombre"

Cette note, transmise à la présidence de la République, à la Première ministre et au ministère de l'Intérieur et des Outre-mer, revient sur la dizaine de rassemblements à l'initiative de l'extrême et ultradroite depuis le vendredi 24 novembre. Notamment les deux descentes organisées à Romans-sur-Isère, dans le quartier de la Monnaie dont seraient originaires une partie des jeunes impliqués dans la mort de Thomas.

"Bien que prévisible et anticipée par le service, la mobilisation en nombre de militants d'ultradroite nationaliste à Romans-sur-Isère illustre autant leur mobilité que leur capacité de coordination", écrit la Direction nationale du renseignement.

Le renseignement estime que les "actions de voie publique (...) permettent aux militants de lancer une dynamique de recrutement" et que "les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux (...) génèrent un contexte propice au recrutement et sont de nature à inciter les militants à s'entraîner physiquement et à s'armer".

En outre, la Direction nationale du renseignement confirme que Léo Rivière-Prost, présenté sur les réseaux comme "gros lardon" était bien présent à Romans-sur-Isère samedi 25 novembre. Ex-membre de la division Martel, il est "soupçonné d'avoir coordonné l'action de l'ultradroite in situ."

Une majorité significative de ces ultras d'extrême droite sont "originaires de l'agglomération lyonnaise, de Bourgogne, d'Angers et des Pays-de-la-Loire". L'un d'entre eux a d'ailleurs manifesté contre la destruction d'une église en Mayenne aux côtés de membres de groupuscules nationalistes Meduana Noctua et de l'ex-Alvarium.

Ariel Guez